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La Banque - Tome 2 : 1815-1848 Première génération, par Pierre Boisserie et Philippe Guillaume, Julien Maffre (Dargaud)

La Banque

Tome 2 : 1815-1848 Première génération

Scénario : Pierre Boisserie et Philippe Guillaume
Dessins : Julien Maffre
Couleurs : Delf

Dargaud

Quand la vengeance se paie cash

Charlotte de Saint-Hubert croyait pouvoir bénéficier de la loi dite du "milliard des immigrés" qui lui aurait permis de retrouver une partie de la fortune spoliée de sa famille. Elle ne s'attendait pas à retrouver son frère Christian lui barrant la route. Elle le croyait encore dans les geôles anglaises. Mais il avait pourtant rejoint Paris. Bien décidé à y refaire fortune, il entend faire payer à sa sœur son incarcération dont il est persuadé qu'elle est l’instigatrice. Sans argent, obligée de se prostituer pour subsister, Charlotte a-t-elle encore un avenir dans ce Paris qui ne l'attend pas ? Son frère devient son meilleur ennemi et elle n'aura de cesse de le faire tomber... au risque d'y laisser des plumes !

La haine de Charlotte, déjà exacerbée à la fin du premier album lorsque toutes ses affaires capotent, prend une nouvelle dimension dans la confrontation avec son frère. On se demande bien comment cela va se terminer. Depuis leur série Dantès, les coscénaristes Pierre Boisserie et Philippe Guillaume sont passés maîtres dans l'art de fomenter des vengeances, et cette fois encore ils ont su nous surprendre. On appréciera le rythme endiablé du scénario et ses retournements de situation qui sont légion. Remarquablement documentée, l'histoire dans l'Histoire n'en est que plus réaliste et les dialogues des personnages qui évoluent dans le Paris du début du XIXème siècle paraissent plus vrais que nature.

Avec ce deuxième opus, le dessinateur Julien Maffre démontre qu'il maîtrise parfaitement le récit et l'on se complait à voir évoluer ses personnages, que ce soit dans le Palais Brongniart fraîchement inauguré, ou au fin fond de la campagne Orléanaise. La coloriste Delf n'est pas en reste avec des aplats numériques qui complètent bien le dessin.

Il faut décerner un satisfecit pour le cahier de six pages qui clôture l'album et apporte une touche historique et technique des prémices du milieu bancaire.

Enfin, s'il fallait retenir une phrase de cet album, ce serait assurément celle prononcée par Christian de Saint-Hubert dans un accès de colère : "Le vrai pouvoir est entre les mains de ceux qui ont l'argent", qui nous rappelle que ce triste constat pouvait déjà être fait il y a près de deux siècles et qu'il n'a jamais été tant d'actualité.

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Bernard Launois

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08/09/2014