Les Trois Fantômes de Tesla
Tome 1/3 : Le Mystère Chtokavien
Scénario : Richard Marazano
Dessins : Guilhem Bec
Couleurs : Richard Marazano
Le Lombard
Haute tension
New York, été 1942. Rumeurs de débarquement de sous-marins allemands sur la côte est... Mystérieuses apparitions et disparitions sur les bords de l'East River... Mise sous tutelle des laboratoires d'Edison par le FBI... Pour celui qui sait voir au-delà des apparences de calme trompeur, tout démontre que New York sera bientôt plongée au coeur des événements qui ravagent le reste du monde.
Alors que Kathleen Cooley et son fils Travis s'installent à New York, ils sont loin d'imaginer les événements mystérieux qui s'y déroulent. Pourtant, à partir de la rencontre d'un groupe de gamins qui lui confient une missive à remettre à son inquiétant voisin, Travis, passionné de sciences, va en appréhender progressivement les enjeux technologiques et militaires.
Richard Marazano joue avec son jeune héros comme avec le lecteur dans ce premier volet d'un triptyque mixant avec talent un fond historique et des personnages bien réels (Tesla, Edison) mis au service d'une aventure rétro-futuriste. Ce choix étonnant fonctionne parfaitement, tant on est happé par l'intrigue dès les premières pages. On s'attache rapidement à Travis et sa maman, confrontés au quotidien, tout en découvrant l'étrange combat qui se déroule dans la ville. Le scénario dévoile peu à peu les pièces d'un puzzle qui n'est pas sans évoquer Jules Verne, Georges Orwell et H.G. Wells ou encore Edgar P. Jacobs.
Une autre surprise des Trois Fantômes de Tesla est incontestablement sa mise en images. En effet, alors que l'on connaissait Guilhem (Bec) comme dessinateur humoristique (Zarla...), on le découvre ici via un très impressionnant travail dans un style réaliste. L'auteur développe un trait classique, un rien rétro, qui colle idéalement à l'histoire. On peut y trouver les influences de dessinateurs US, mais aussi un petit quelque chose de René Follet. Le dessinateur nous offre quelques cadrages très spectaculaires et nous promène dans des décors étonnants. Le mise en couleurs de Richard Marazano renforce l'atmosphère étrange du récit.
On soulignera aussi le soin apporté au livre en tant que tel, sa maquette, le choix des matières de couverture et ses inserts de couleur or. De quoi ajouter le plaisir d'un bel objet à celui d'une vraie réussite, incontournable de la rentrée, si pas de l'année BD !