
Face au Mur
Tome 2/2
Scénario : Laurent Astier d'après un récit de J-C Pautot
Dessins et couleurs : Laurent Astier
Casterman
Sortir de la spirale
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Condamné pour des faits de grand banditisme, Jean-Claud Pautot a raconté la prison, les braquages, les planques et les cavales à Laurent Astier. Dans la tradition des grands auteurs américains, ils ont forgé une fiction inspirée directement du réel.
La plupart du temps, je devais tout oublier : mère, femme, enfant...Sinon, je ne serais pas arrivé là où j'étais prêt à aller. Mais ça, c'était ma vie d'avant. Désormais, j'avais changé. J'étais rangé...enfin, autant que possible pour un mec comme moi.
Né de la rencontre de Laurent Astier, animant un atelier BD à la prison de Saint Maur, et de Jean-Claude Pautot, figure du grand banditisme, Face au Mur s'inspire du parcours de ce dernier qui, aujourd'hui, se consacre à la peinture. Tout n'avait pas été dit dans le tome 1, et ce nouvel album revient à nouveau sur certaines étapes de la vie de "Pépé". Du premier "coup", effectué ado, à la Légion étrangère, de périodes de cavale à une ultime arrestation en Allemagne, Pépé se débat dans une spirale infernale. Mais le lecteur sait, qu'à un moment, la porte s'ouvrira et que la vie reprendra ses couleurs...grâce à la peinture. La page 38 de l'album, représentant les premiers contacts du personnage principal et de l'art est d'ailleurs assez fascinante...
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Laurent Astier prolonge le modèle narratif de l'album précédent. Il nous livre les différents chapitres de ce tome 2 sans ordre chronologique, comme autant de souvenirs de conversations aux parloirs, comme il nous l'avait précisé en interview. Chaque épisode est réalisé dans la gamme d'une couleur, ce qui rend d'autant plus frappantes l'irruption (multicolore) de la peinture dans la vie de Pépé, et puis le retour à la liberté, à une autre vie.
Peut-être est-ce parce que le personnage vieillit, parce que l'on explore davantage ses liens personnels et familiaux, mais ce second volet de Face au Mur gagne encore en humanité. Le tome 1 se lisait comme un polar, celui-ci possède assurément quelque chose de plus sensible, de plus touchant, et si on partage ces tranches de vie riches en péripéties, on ressent aussi le poids de plus en plus important qui pèse sur les épaules de Pépé.
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Témoignage saisissant, BD hors-normes, en refermant ce second Face au Mur, on se dit qu'assurément, Jean-Claude Pautot et Laurent Astier devaient se rencontrer. Ce dernier ne conclut-il pas le bouquin en décrivant son travail sur cette histoire comme cinq années d'une grande et belle aventure ?