
Résilience
Tome 2 : La vallée trahie
Scénario : Augustin Lebon avec la participation de L. Joor
Dessins : Augustin Lebon
Couleurs : Hugo Poupelin
Casterman
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Ecocide
Juin 2069, l'Europe est devenue un vaste désert agricole.
Adam, Agnès et Ellen ont finalement atteint la mythique vallée de la Résilience et tentent de s'adapter à ce nouveau mode de vie, proche de la nature. Mais le ver est entré dans le fruit. Un espion de Diosynta s'est glissé au sein de leur groupe et menace le cœur de la Résilience. Rejeté par les Résilients qui ne lui font pas confiance et par Agnès qui lui reproche sa liaison avec Ellen, Adam décide de tout faire pour sauver la vallée, quitte à se sacrifier lui-même...
Nous avions trouvé le tome 1 de Résilience très prometteur, et c'est avec beaucoup de plaisir que l'on retrouve ses qualités confirmées dans La vallée trahie. Mieux, alors que 2 tomes étaient annoncés, on découvre aujourd'hui qu'il s'agit d'un premier cycle sous forme de diptyque qu'Augustin Lebon prolongera dans La mer de plastique.
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L'éditeur annonce que Résilience est au monde des OGM ce que Mad Max est à celui du pétrole. Une affirmation qui peut paraître exagérée, mais pas tant que ça. En effet, sous couvert d'anticipation, Augustin Lebon épingle des questions environnementales contemporaines pour mieux les amplifier et y trouve matière à son intrigue. Alors que le tome 1 nous faisait découvrir le monde (très dur) de Résilience, celui-ci nous plonge directement dans l'action. Adam, Agnès...et Ellen découvrent la mythique vallée du mouvement qui fait figure de terre promise tandis que se reserre l'étau de Diosynta face à la résistance écologique. Hélas, un espion y est arrivé en même qu'eux, et le répit espéré auprès de la communauté dirigée par l'étonnante Gisèle est de courte durée.
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On ne peut évidemment qu'épouser la cause des personnages principaux, puisque, aujourd'hui, d'une certaine manière, leur lutte nous touche déjà. Augustin Lebon enfonce d'ailleurs encore le clou avec le personnage d'Hassan, qui n'est pas sans évoquer Pierre Rabhi. De plus, les images que l'auteur nous offre de cette vallée secrète sont tellement séduisantes qu'on aurait qu'une envie : celle de la rejoindre !
Un choix qui n'est pourtant pas sans danger, déclinés dans cet épisode placé sous haute tension et qui, à un moment, bascule vers une forme de western post-apocalyptique, le fort apache des résilients se trouvant assiégé par les hommes de Diosynta appuyés par les forces de sécurité intérieure (FSI). Le scénario est bien mené, découpé de manière très dynamique, et Augustin Lebon gagne encore en maîtrise graphique. Une impression que confirme -si nécessaire- la présence d'un très beau cahier graphique en fin d'album.
A découvrir...avant que Diosynta, ou ses prémices, ne nous engagent vraiment sur les rails d'un écocide.