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Waluk - Tome 1/2 : La grande traversée, par Emilio Ruiz, Ana Miralles (Dargaud)

Waluk

Tome 1/2 : La grande traversée

Scénario : Emilio Ruiz
Dessins et couleurs : Ana Miralles

Dargaud

Mangeur d'oeufs

Abandonné par sa mère puisqu'il est suffisamment grand, le petit ourson polaire Waluk doit apprendre du jour au lendemain à vivre seul. Malheureusement pour lui, ses premières expériences ne se passent pas très bien. N'ayant aucune notion de chasse, le voilà contraint de se nourrir exclusivement d'algues et d'oeufs... Seul Esquimo, un vieil ours en piteux état, accepte de prendre Waluk sous son aile pour lui enseigner les rudiments de la survie.  Et dans ces contrées reculées où la nourriture se raréfie , les ours ont de plus en plus souvent affaire à cette créature bipède et cruelle : l'homme.

Retrouver Ana Miralles dans un registre aussi différent de Djinn (scén. Jean Dufaux) est assurément une surprise. En effet, Waluk, prévu en deux tomes, est essentiellement destiné à la jeunesse et la dessinatrice adapte son trait à la thématique du récit comme à son public potentiel.

A travers les aventures du jeune ours blanc, Emilio Ruiz glisse un message de sensibilisation aux conséquences du réchauffement climatique. On comprend ainsi, par exemple, pourquoi il est de plus en plus difficile pour les ours polaires de trouver leur nourriture, ce qui ne manque pas de nous renvoyer, inconsciemment, aux photos d'ours squelettiques qui ont dernièrement circulé dans les médias.

Le scénario conserve cependant un bel équilibre. Il distille des informations sans être trop alarmiste, nous raconte une belle aventure avec humour et gentillesse, mais ne bascule jamais non plus dans la mièvrerie. Des qualités qui devraient lui permettre de toucher un lectorat élargi, Waluk pouvant sans aucun doute être apprtécié autant par les enfants que par leurs parents.

Ana Miralles développe un style semi-réaliste agréable. Elle parvient à donner à ses héros ours beaucoup d'expressivité sans pour cela basculer dans la caricature et évite toute répétition en privilégiant la couleur directe  et en contournant l'écueil de l'ours blanc sur...fond blanc. Coup de chapeau à la très belle double page dans laquelle Waluk rencontre le légendaire Nanuq à travers les couleurs d'une aurore boréale. Un doux album à savourer !

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Pierre Burssens

Du même dessinateur :

Djinn - T10: Le pavillon des plaisirs, par Jean Dufaux, Djinn - T11: , par Jean Dufaux, Djinn - T6: La perle noire, par Jean Dufaux,

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07/05/2020