Le Janitor
Tome 2 : Week-end à Davos
Scénario : Yves Sente
Dessins : François Boucq
Couleurs : Sébastien Gérard et François Boucq
Dargaud
Un polar intelligent
Dans un marché sursaturé, imposer un nouvel héros d’aventure n’est pas simple. Une bonne gueule d’ange aux yeux bleus pétillants, un physique athlétique rompu à tous les sports, un métier extraordinaire pas loin des agents très spéciaux, un esprit mystique, des valeurs morales affirmées, des comportements humains et une quête de soi… Vince le Janitor, le nouvel héros d’Yves Sente et François Boucq, n’est pas un être parfait, mais il possède bien tous les ingrédients d’un être attachant par sa force, ses doutes et son humanité.
Dans ce deuxième opus de ce thriller dans les arcanes du Vatican, le nouveau gardien secret de l’Église catholique, l’un des douze Janitors, accompagne deux émissaires de Rome à la réunion annuelle des plus grands argentiers, dirigeants politiques et patrons de la planète, le Forum économique mondial de Davos. Chargé de traquer les potentiels moutons noirs de l’Église, Vince, à peine revenu de Malte, escorte donc le Cardinal Feuster et l’archevêque Salk en Suisse où les accueille leur hôte Al Quarid.
À leur arrivée, tous les convives se voient offrir un gadget électronique capable d’intervenir sur les marchés financiers d’un clic par liaison satellite. À peine familiarisés avec l’engin, ils apprennent que le monde vient de plonger dans la Troisième Guerre mondiale. De quoi les encourager à prendre des dispositions immédiates sur les marchés financiers avec leur nouveau joujou… Pourtant Vince doute. Et si c’était une supercherie géante ?
Les éléments patiemment posés par Yves Sente lors du premier tome de la série trouvent leur suite logique et pourtant inattendue dans ce nouvel épisode. Au-delà de l’action vive et rythmée très présente et d’un regard critique sur le monde actuel, l’album conserve une touche poétique et mystérieuse au travers de l’apparition de la silhouette d’une jeune fille avec qui Vince semble essayer de dialoguer.
Tout l’art du scénariste est en effet de conduire une double histoire devant permettre de comprendre qui est vraiment le Janitor. Appuyé sur le dessin réaliste toujours aussi juste et original de François Boucq, Le Janitor est décidemment un excellent moment de détente à lectures multiples.