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Le Casse - Tome 2 : Le Troisième Jour, par Henri Meunier, Richard Guérineau, collection Conquistador (Delcourt)

Le Casse

Tome 2 : Le Troisième Jour

Scénario : Henri Meunier
Dessins : Richard Guérineau
Couleurs : Delf

Delcourt, collection Conquistador

Réécritures

L’histoire commence le 6 avril 30 au début de notre ère en Palestine. Le gouverneur romain Ponce Pilate s’adresse à la foule pour donner son verdict concernant Jésus qui se dit être le fils de Dieu. Il ne le trouve pas assez coupable pour le condamner à mort. Mais les Juifs insistent et demandent la libération de Barabbas en échange. Finalement Pilate cède. Jésus sera livré à la foule à la Troisième heure. Le centurion Longinus y veillera. Marie Madeleine assiste à la scène avec Jacques le Juste. Elle ne se résout pas à perdre le Christ. Elle va monter la casse du siècle, la libération du Messie …

Delcourt a publié récemment plusieurs adaptations en bande dessinée des textes fondateurs du christianisme, la Bible – l’Ancien Testament ou le Nouveau Testament par Michel Dufranne et Jean-Christophe Camus. Après la version originale de Didier Convard dans le Triangle secret, cet épisode propose une nouvelle interprétation romancée, mais assez crédible de la résurrection de Jésus de Nazareth. Ce récit complet s’intègre dans la nouvelle série concept autour des plus grands casses de l’histoire.

Le pari est doublement osé par les deux auteurs : réinterpréter les Saintes Écritures et en faire l’histoire d’un casse. Mais il faut bien admettre que le lecteur s’y laisse prendre. Bercé par une culture chrétienne même approximative, il retrouve des éléments et des personnages bibliques, des mythes transmis depuis des siècles. La lecture jusqu’à la dernière planche montre que les auteurs ont pris plaisir à cet exercice. Effectivement le ton est de plus en plus parodique avec un langage très actuel comme pour le rassurer de la farce. Dessinateur de la grande saga Le Chant des Stryges, Richard Guérineau assure pour son premier péplum un dessin juste, plein d’expressivité. Il réalise notamment quatre planches centrales représentant le chemin de croix de toute beauté. Il montre un Judas totalement à bout de force, hanté par les conséquences de sa dénonciation, à lire à plusieurs degrés. L’ensemble qui se déroule en un laps de temps très court surtout la nuit est mis en couleurs avec goût et sobriété par Delf.

Un album de circonstance très bien mené.

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Manuel F. Picaud

Du même dessinateur :

Le Chant des Stryges - T11 Les Véritables Légendes urbaines - T1
06/04/2010