Quintett
Tome 5 : La Chute
Scénario : Frank Giroud
Dessins : Giancarlo Alessandrini
Couleurs : Meephe Versaevel et Delphine Rieu
Dupuis, collection Empreinte(s)
Dernier mouvement
Série en cinq mouvements, Quintett est l’orthographe allemande d’un quintet et désigne ici un ensemble jazz composé de cinq musiciens solistes, mais aussi une pièce musicale à cinq parties simultanées, destinée à être interprétée par cinq solistes. Le choix du terme par le scénariste Frank Giroud trouve son sens dans cet épilogue tant attendu et plein de surprises.
L’auteur du fameux Décalogue a confié chaque mouvement à un dessinateur différent. Lors des épisodes précédents, Cyril Bonin, Paul Gillon, Steve Cuzor et Jean-Charles Kraehn, accompagnés de Giulo De Vita, ont mis en image l'intrigue narrée par quatre protagonistes - Dora Mars, Alban Méric, Elias Cohen et Nafsika Vasli - qui n'ont pas vu et vécu les mêmes faits à Pavlos en 1916...
Dans ce dernier volet, on retrouve les quatre personnages en 1932 entre Paris et Berlin. Ils vont enfin réaliser ce qui leur ait réellement arrivé 16 ans plus tôt. En quatrième de couverture, l’éditeur met en garde les lecteurs de lire ou relire les quatre tomes précédents et surtout ne pas feuilleter le dernier album avant de le lire pour « apprécier pleinement la chute ».
Difficile d’en dire trop : ce tome permet de comprendre pourquoi le site web et le dossier de presse montraient une main tenant quatre ficelles à la manière d’un pantin qui n’était d’ailleurs pas sans rappeler le film Le Parrain. Et évidemment, les premières et dernières pages des premiers albums - consistant à remplir une malle d’archives - prennent enfin tout leur sens.
Frank Giroud a manifestement réussi à jouer avec nos nerfs et chacun se demandera comment on aurait bien pu réagir dans telles situations. Un scénario d’une rare intelligence qui surprend jusqu’à la dernière page et dénoue avec génie chaque morceau d’histoire évoqué précédemment. C’est finalement Giancarlo Alessandrini qui met en scène cette Chute après l’abandon de Giulo De Vita en raison de sa surcharge de travail. Le maître italien réalise 78 pages au graphisme très efficace.
Une série indispensable à lire et relire.