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L’Enfant maudit - Tome 1 : Les Tondues, par Laurent Galandon, Arno Monin, collection Grand Angle (Bamboo)

L’Enfant maudit

Tome 1 : Les Tondues

Scénario : Laurent Galandon
Dessins : Arno Monin
Couleurs : Florent Bossard

Bamboo, collection Grand Angle

Sur les traces douloureuses de ses origines…

Le couple d’auteurs Laurent Galandon et Arno Monin avaient réussi à nous émouvoir avec l’Envolée sauvage qui abordait la Shoah au travers du regard tendre d’enfants. Dix-huit mois après, ils reviennent dans la même collection Grand Angle chez Bamboo sur les événements de 1968 et une histoire qui remonte aux dernières heures de la Seconde Guerre mondiale.

1955, dans une ferme de la Creuse. Gabriel Clairemont est réprimandé pour avoir tué un oiseau pour « jouer ». Mai 1968, il est devenu ouvrier dans une usine à Paris en pleine ébullition. Lui continue de tuer les pigeons au lance-pierre… Les événements ne l’intéressent pas. Il n’a d’yeux que pour Camille, une jeune étudiante qui en pince pour Marc, un chargé de cours à la fac d’histoire. C’est en les suivant qu’il est mêlé aux émeutes, arrêté par la police. Là, il apprend qu’il serait en fait le fils d’un Allemand, d’un occupant qui l’aurait abandonné dans la débâcle. Plus de vingt ans sans connaître sa véritable identité. Il a soudain envie de rechercher ses racines.

Le premier volet de ce nouveau diptyque découvre le personnage principal
, un jeune homme complexe. Avec son prénom d’archange, est-il aussi inoffensif qu’il en a l’air ? Le scénariste Laurent Galandon égraine son récit de scènes en flash-back qui permettent de mieux cerner cette ambiguïté et lance l’Enfant maudit sur les traces douloureuses de ses origines sans jamais tomber dans le pathos.

Au contraire, le ton est simple, frais et crédible, agrémenté de scènes du quotidien qui permettent au lecteur de s’impliquer dans l’enquête. Cette impression est renforcée par le dessin tout en finesse d’Arno Monin qui accentue les expressions sans les caricaturer. Les décors réalistes sont particulièrement soignés et reconstitués. À la manière d'un vieux livre illustré, le coloriste Florent Bossard utilise des tons chauds du jaune au brun avec beaucoup de goût.

Pari gagné : les auteurs confirment l’excellente impression de leurs débuts.

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Manuel F. Picaud

Du même scénariste :

L'Envolée sauvage - T2 Gemelos - T2 Quand souffle le vent

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05/05/2009