Auracan » Indiscretions » Vinci, l’Ange brisé de Chaillet et Convard

Vinci, l’Ange brisé de Chaillet et Convard

Picaud
© Manuel F. Picaud / Auracan.com
Au Musée des Arts et Métiers de Paris, le lancement du diptyque Vinci, l’Ange brisé signé Gilles Chaillet et Didier Convard a eu lieu ce mardi 9 septembre en présence de nombreux invités. Jacques Glénat mise sur ce somptueux thriller historique. Bien évidemment, Auracan.com y était pour vous...

Convard
© Chaillet - Convard / Glénat
Ambiance de fête au Musée des Arts et Métiers. À l'invitation de l'éditeur Jacques Glénat, la grandiose nef de la collégiale Saint-Martin-des-Champs, véritable panthéon des techniques à travers les âges, accueillait de nombreux invités par des chants harmonieux de l’ensemble vocal Aedes.

Autour de Gilles Chaillet et Didier Convard répondaient ainsi présents de nombreux auteurs dont André Juillard, Pierre Boisserie, Sylvain Vallée, Gil Formosa, Christophe Ansar ou Frédéric Toublanc… Le cadre était particulièrement adapté à une bande dessinée saluant le génie inventif de Léonard de Vinci. Quelques trouvailles technologiques de l’album trouvent d’ailleurs écho au sein du Musée des Arts et des Métiers, comme cette étrange chauve-souris géante ou cette serrure du cabinet du maître florentin.

L’objectif de la soirée était d’honorer avec élégance cette nouveauté. L’escalier métallique central était orné d’une quinzaine de planches originales du nouvel album, les invités pouvant ainsi apprécier le travail splendide de Gilles Chaillet. Dans l’ambiance chaleureuse, félicité de toutes part, l’artiste, sincèrement ému, a tenu à associer son encreur Marc Jailloux : « Certains savent que j’ai parfois des petits ennuis avec ma main... Je cherchais désespérément quelqu’un pour me seconder dans ce travail délicat et difficile qu’est l’encrage. Marc Jailloux m’a donné un très sérieux coup de main et l’album ne serait pas tout à fait ce qu’il est aujourd’hui sans sa collaboration. »

Picaud
Gilles Chaillet, héros de la soirée, notamment entouré de Christophe Ansar, Chantal Defachelle, Marc Jailloux et Frédéric Toublanc © Manuel F. Picaud / Auracan.com

L’éditeur Jacques Glénat croit très fort en cette histoire. Il a souhaité à l’assemblée réunie autant de plaisir dans la lecture de cette bande dessinée « pleine d’émotions » qu’il en a eu lui-même. L’album de 54 pages sort hors collection, phénomène rare chez l’éditeur grenoblois. Les pages ont été choisies sur papier glacé afin de mieux faire ressortir la finesse du trait et la luminosité des superbes couleurs réalisées à l’aquarelle par Chantal Defachelle, l’épouse et coloriste de Gilles Chaillet. En observant la minutie des décors reconstruits avec passion par l’auteur, on mesure combien la mise en couleurs a nécessité soin et patience. Et comme chaque détail compte pour mettre en avant une nouveauté, le brillant scénariste Didier Convard a vanté la couverture tachetée de gouttes de sang « d’une originalité rare qui symbolise parfaitement l’histoire de Vinci » et qui a été réalisée par Christian Blondel, le directeur artistique des éditions Glénat.

Chaillet
extrait de la planche 1 de Vinci, l'Ange brisé T1 © Chaillet - Convard / Glénat

À l’origine, comme souvent, le projet a été accepté au cours d’un déjeuner entre Didier Convard et Jacques Glénat. L’auteur du Triangle secret avait griffonné quelques notes sur un thriller autour de la personnalité ambiguë et méconnue de Léonard de Vinci. Restait à convaincre Gilles Chaillet de le mettre en images. Un matin de 2005, le dessinateur passionné par l’Italie et la Renaissance découvrait dans sa boîte aux lettres le synopsis que lui avait envoyé son ami de près de trente ans. En le lisant, il a tout de suite voulu le réaliser. « Quand j’en ai terminé la lecture, j’étais assez bouleversé, assez remué. Et je me suis dit que je ne pouvais pas laisser passer une telle proposition ! »

Chaillet
© Chaillet - Convard
Glénat
Didier Convard et Gilles Chaillet se sont donc attelés à Vinci... Quitte à ce que le dessinateur – qui a, entre temps, confié le dessin de sa série Vasco à Frédéric Toublanc – remette à plus tard la réalisation du 5e tome de la Dernière Prophétie, série qu'il concluera après la réalisation du diptyque Vinci, l'Ange brisé. Pour s’imprégner de toute la saveur des lieux de l’intrigue, Gilles Chaillet a fait découvrir à son complice l’Italie qu’il aime. Didier Convard témoigne : « On a fait quinze kilomètres à pied par jour pour voir toutes les vieilles pierres de Rome, Venise, Florence et Milan, où nous avons marché sur les traces de Léonard de Vinci. » 

Picaud
Didier Convard et Jacques Glénat
© Manuel F. Picaud / Auracan.com
Un tel projet repose sur une histoire inhabituelle. Une histoire passionnante, ancrée dans une réalité historique, à la fois mystérieuse et policière. Didier Convard a imaginé un Léonard de Vinci loin des clichés des livres d’histoire. « On croit souvent que les scénaristes savent tout, mais en fait ils ne savent rien ! Ils se contentent de lire beaucoup de livres. Et ils inventent des histoires dans des brèches que la grande Histoire leur ouvre de temps en temps. Il y a tellement de brèches dans la biographie de Vinci que je me suis lancé ! »

Du coup, il a écrit un polar en deux tomes seulement. « C’est inhabituel. J’ai plutôt l’habitude de réaliser des séries de 7, 11 ou 20 tomes ! Là, je ne fais avec Gilles que deux tomes parce qu’au fond il s'agit d'une histoire simple : une histoire d’amour. Et il ne faut donc pas raconter beaucoup de choses. L’amour, c’est très simple… Ça se dit avec quelques phrases, quelques mots, quelques gestes. Et Vinci l’a dit avec des phrases, des mots, des gestes et, surtout, son talent, son génie et sa violence. Car Léonard de Vinci était un homme orgueilleux, vaniteux, sûr de son génie et violent. Et, c’est vrai, nous en avons fait un être terriblement violent… »

Une véritable histoire d’amour. Un polar palpitant en deux épisodes. Un dessin réaliste vivant et maîtrisé. Un décor grandiose au temps de la Renaissance. Un vrai travail d’équipe et un casting d’auteurs réputés. De réels moyens promotionnels. Autant d’ingrédients qui devraient assurer à Glénat un fort beau succès en librairie. Quant au succès critique, il est déjà là.

Partager sur FacebookPartager
Manuel F. Picaud

Propos de Didier Convard, Gilles Chaillet et Jacques Glénat recueillis par Manuel F. Picaud
Texte et photos © Manuel F. Picaud / Auracan.com - Tous droits réservés

À voir aussi :

13/09/2008 - source : auracan.com