Niklos Koda
Tome 11 : La danse du diable
Scénario : Jean Dufaux
Dessins : Olivier Grenson
Couleurs : Benoît Bekaert
Le Lombard, collection Troisième vague
Le porteur de masques
Cinq ans après Trois d'épées, Jean Dufaux et Olivier Grenson relancent Niklos Koda dans de nouvelles aventures sous forme d'un triptyque dont les différents volets devraient être publiés dans un délai relativement serré. Ayant utilisé la magie noire pour sauver sa famille, Niklos Koda est à présent plus puissant que jamais. Confronté à des adversaires désireux de s'emparer du VIème livre à Shanghaï, le magicien risque de s'abandonner aux forces obscures qu'il tente pourtant de maîtriser.
Belle surprise que ce retour. En effet, dès les premières planches, on mesure l'expérience acquise par Olivier Grenson en travaillant de manière plus libre sur La Femme accident (Dupuis) ou La Douceur de l'enfer (Le Lombard). Le trait du dessinateur s'est encore assoupli et l'expression "dessin élégant" ne l'a probablement jamais aussi bien défini. Les couleurs de Benoît Bekaert s'y accordent avec une parfaite complémentarité, ce qui contribue notamment à l'installation d'atmosphères hors du commun. Et puis, Koda a évolué. Puissant mais moins lisse et sûr de lui. Des failles minent la force du héros. On l'imagine habité de doutes, vieilli, et Grenson réussit à restituer toutes ces nuances dans ses images.
On pourra certes reprocher au scénario de Jean Dufaux d'utiliser certaines grosses ficelles (l'Ahnenerbe - Institut de recherches archéologiques et ésotériques créé par Himmler - a déjà été cuisiné à de nombreuses sauces en BD, au cinéma et en littérature) mais il le fait très habilement. Et quand l'alchimie du texte, du scénario, du découpage, du dessin et des couleurs trouve son équilibre, cela nous vaut de très belles scènes - oserait-on dire magiques ? - comme celle de l'arrêt de bus (planches 32 à 34).
Niklos Koda est de retour, tombez les masques, et entrez dans la danse du diable !