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CHINAMAN
Tome 5 : Entre deux rives
Scénario : Serge Le Tendre
Dessin : TaDuc
Couleurs : Céline Puthier
Dupuis, collection Repérages
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Depuis les Mangeurs de rouille, Chinaman
a sa tête mise à prix pour avoir enlevé une
jeune fille. Dans Entre deux rives, il est poursuivi par
des chasseurs de primes, puis par des bandits qu'il a contrariés
en venant en aide à une jeune institutrice. Toujours en
proie à la méfiance et au mépris, sa droiture
et son courage lui permettront de surmonter les obstacles, et
de rendre justice dans une ultime confrontation en plein territoire
indien.
Les péripéties fluviales d'Entre deux rives
font référence aux grands westerns classiques,
mais surtout ce cinquième tome pourrait marquer une nouvelle
étape dans la série, avec l'ébauche d'une
romance interraciale, avec ce que cela implique de préjugés
et ressorts dramatiques.
Après deux premiers tomes dont l'originalité était
de présenter un héros asiatique dans un milieu de
western, on pouvait craindre un essoufflement du genre Durango,
ou un calibrage monacal zen du type Kung-Fu.
L'image des chinois au Far West se prête facilement aux
caricatures, mais la profondeur des personnages, la richesse des
scénarios et la qualité de l'illustration ont permis
d'éviter ces écueils. Le dosage est équilibré
entre manifeste antiraciste, aventure, humour et émotion,
et il n'y a pas de dérapages gratuits et racoleurs d'érotisme
ou de violence comme cela est courant dans les productions actuelles.
Le graphisme, la mise en page et les couleurs reflètent
ce parti pris de la sobriété, de l'élégance
et de l'efficacité, dans un style personnel sans esbroufe.
C'est donc une série humaine, attachante et originale
qui est en train de s'imposer. A découvrir, à relire,
à conseiller à tous, en un mot: indispensable.
Lire aussi: l'entretien
avec TaDuc
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