
Rider on the storm
Tome 3 : Rome
Scénario : Géro
Dessins et couleurs : Baudouin Deville
Paquet, collection Carénage
La méthode Agusta
Obsédé par son passé, Gaspard se rend en Italie sur les traces de son père. Il y croise la route de Mauro et du Comte de la célèbre famille Agusta, père de la marque éponyme et PDG de l’écurie championne du monde. Désemparé par la défection d’Ago au profit de Yamaha, le Comte voit rapidement en Gaspard un talent à faire éclore. Il décide alors de prendre ce dernier sous son aile malgré la présence envahissante de Jo, le pitttoresque mécano venu retrouver Gaspard depuis Bruxelles. Gaspard enchaîne les bons chronos et continue ses recherches en parallèle. Mais alors qu’il s’apprête à prendre place sur la grille de départ au championnat d’Italie, une découverte inattendue va tout faire basculer...
Suite et fin du triptyque "polar motard" de Baudouin Deville et son fils Géro, ce volet de Rider on the storm nous emmène en Italie pour, côté moto, un bel hommage à la MV Agusta 350-3 et, en filigrane, au roi Agostini. Cependant, si l'univers moto baigne la série, c'est bien dans une aventure policière que nous entraînent les auteurs à la suite de Gaspard Sarini. Une enquête à la recherche de son passé et de celui de ses parents, marqué par la sombre organisation Storm et son leader, le flic ripou Raoul De Groot. On retrouve dans ce tome 3 les ingrédients qui faisaient le charme des précédents, et à nouveau le plaisir est au rendez-vous.
En effet, alors qu'une telle trame aurait pu donner naissance à un traitement fort noir, les auteurs lui ont préféré une approche "aventure" qui multiplie les rebondissements et laisse aussi une belle place à l'humour. Et c'est avec le sourire que l'on parcourt cette étape de l'itinéraire de Gaspard. Baudouin Deville signe une agréable reconstitution des années 70', parsemée de clins d'oeils (Jacques Brel en guest star), de détails qui "font vrai" et qui rappelleront quelques souvenirs à ceux qui ont connu cette période. Le dessinateur s'en donne à coeur joie lors des scènes de deux roues, mais son trait classique et soigné offre à l'ensemble une excellente lisibilité.
Géro poursuit sur les pistes esquissées lors des épisodes précédents. Alimenté par les "classiques", on pourra trouver à son scénario des allures un rien rétro, mais qui cadrent bien avec l'ambiance générale de la série. Le personnage du mécanicien Jo Vandermeersch exporte son comique et son patois bruxellois à Rome et multiplie les gaffes. Il allège au passage les leviers plus sombres de l'aventure. Par contre, et assez curieusement, la toute dernière planche, amère, transmet une étrange impression de rupture avec le reste...
On peut aisément mesurer le travail que représente la réalisation d'un album, et a fortiori d'une série. Rider on the storm ne constitue pas une exception à la règle, mais nous donne aussi l'occasion de ressentir le plaisir que ses auteurs ont eu à le faire. Un plaisir partagé à la lecture !