Auracan » chroniques » L'Art de Jirô Taniguchi
L'Art de Jirô Taniguchi, par Jirô Taniguchi (Casterman)

L'Art de Jirô Taniguchi

Scénario, dessins et couleurs : Jirô Taniguchi

Casterman

Images d'un itinéraire

Alors que l'exposition L'Homme qui rêve, en lien avec le FIBD d'Angoulême, a récemment fermé ses portes à l'espace Richaud à Versailles, Casterman nous propose cet élégant art book, initialement publié au Japon par Shõgakukan, enrichi d'une belle et érudite préface de Benoît Peeters.


Jirô Taniguchi et Benoît Peeters (D.R.)

Une belle occasion de reparcourir la carrière du dessinateur japonais, de manière non chronologique. Son trait fin et précis, mis au service de récits intimistes tout en retenue, nous l'a fait découvrir et apprécier en Europe avec des titres tels que Quartier lointain (adapté au cinéma), Les Années douces ou Un zoo en hiver. Mais avant d'aborder ce type d'histoire, le mangaka avait déjà une importante carrière derrière lui. Celle-ci a été jalonnée de polars, d'aventures de SF, d'histoires sportives et de westerns naturalistes. 

L'Art de Jirô Taniguchi survole ces différentes périodes. Ses approches graphiques vont, selon les thèmes, de l'élégance dépouillée à un côté "affiche de cinéma". On y décèle aussi l'influence plus ou moins marquée des auteurs européens. Ce bel ouvrage, trilingue (japonais-français-anglais) au format à l'italienne, agrémenté de brefs commentaires du dessinateur, donne justement l'impression de parcourir une exposition en sa compagnie. Pour les très nombreux admirateurs du maître japonais, il constitue, en outre, un complément idéal à L'Homme qui dessine, remarquable recueil d'entretiens avec Jirô Taniguchi réalisé par Benoît Peeters (Casterman).

Parallèlement à cette nouvelle publication, Casterman réédite l'émouvant Journal de mon père sous la nouvelle maquette de la belle collection Écritures. Ce récit sensible est inspiré par le retour de l'auteur dans sa ville natale après de nombreuses années d'absence. Taniguchi en tire l'histoire de Yoichi Yamashita, contraint de rejoindre sa ville natale au décès de son père. Peu à peu, ses souvenirs refont surface et, au fil des confidences partagées avec des proches, le personnage redécouvre celui qu'il avait toujours vu et considéré comme un père absent et froid. Douceur, nostalgie, petite poésie du quotidien... un très bel exemple de l'art de Jirô Taniguchi !

Partager sur FacebookPartager
Pierre Burssens

Du même auteur :

 - T1, par ,  - T2: Pur-sang en cavale, par ,  - T2/2, par Jirô Taniguchi Le Gourmet solitaire, par ,

Aussi sur le site :

18/06/2016