
Gilles Durance
Tome 2 : Catalina mon amour
Scénario, dessins et couleurs : Callixte
Paquet, collection Cockpit
Barbouzes et vahinés
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Au cours de l'hiver 1967, un rapport de contamination est volé au CEP (Centre d'Expérimentation du Pacifique) par un espion américain qui disparaît en mer. Les Services secrets français soupconnent Pouvanaa a Oopa, leader indépendantiste polynésien détenu en France depuis 1958 et deux diplomates notoirement sympathisants. Quelques mois plus tard, sous couvert de monter une filiale polynésienne de Durance Aviation, Gilles, son équipe de pilotes et leurs épouses, s'implantent à Papeete pour une mission de six mois : effectuer une surveillance discrète des archipels environnant les îles de Mururoa et Fangataufa et évaluer toute menace à l'encontre d'un nouvel essai nucléaire prévu. Ils disposent d'un magnifique hydravion Catalina pour parcourir la zone.
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Le tome 1 de la nouvelle série de Damien Callixte Schmitz s'avérait prometteur, et ce récent Catalina mon amour ne déçoit nullement. En effet, alors que Le Bombardier blanc permettait de prendre ses marques dans une époque précise et un certain type d'intrigue, Catalina mon amour, poursuivant sur cette lancée, s'aborde plus aisément. L'auteur situe à nouveau cette aventure dans un contexte géo-politique bien précis, titillant au passage certaines "bonnes consciences" mais, pour ces dernières, il y a très probablement prescription.
Ca s'agite décidément beaucoup autour des essais nucléaires français en Polynésie, et à son arrivée dans ces îles enchanteresses, Gilles Durance va être confronté tant à des politiciens indépendantistes qu'à des agents de différentes origines et à une vieille connaissance rencontrée dans le tome 1. L'intrigue est solide et complexe, les personnages nombreux, mais l'auteur parvient à conserver à son histoire une forme de légèreté qui assure une lecture fort agréable.
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Il est vrai que, graphiquement, le travail réalisé est aussi impressionnant que séduisant. Callixte conjugue une belle lisibilité de son dessin à un niveau de détail élevé pour les avions et bateaux mis en scène, dont le grand hydravion qui donne son titre à l'album. Les lieux de l'action font, aujourd'hui, toujours rêver et l'auteur profite habilement de ces paysages, parfois associés à l'une ou l'autre jolie vahiné... ou héroïne (sagement) dénudée. Une mise en couleurs lumineuse complète cet album ensoleillé.