Arthus Trivium
Tome 3 : La Jeune Captive
Scénario : Raule
Dessins et couleurs : Juan Luis Landa
Dargaud
Captifs
Alors qu'Arthus, accompagné de César, le fils aîné de Nostradamus, se rend dans un village pour y élucider une étrange "pluie de sang", Angulus et Angélique sont à Paris à la recherche d'une jeune fille disparue. Arthus et César sont faits prisonniers par la population du village, dont tous les hommes ont disparu. De son côté, Angélique est fortement troublée par un tableau aperçu dans l'atelier d'un célèbre peintre de cour. Elle s'y plonge, en transe, et se retrouve transportée dans une fête menée par des créatures diaboliques. En reviendra-elle ?
Après avoir surpris et séduit avec un premier diptyque, Raule et Landa entraînent leurs héros, disciples de Nostradamus, dans une nouvelle aventure fantastique, mais située dans un contexte historique précis. Mystère, sorcellerie et diableries sont à nouveau au rendez-vous, et ce dès les premières pages. En marge de l'intrigue principale, Raule nous en apprend plus sur l'histoire de différents personnages. Ceci nous vaut, notamment, une très belle séquence narrant la rencontre entre un Michel de Nostre-Dame, adolescent, et Léonard de Vinci, qui lui conseille au passage de se faire appeler Nostradamus.
Les missions, séparées, d'Arthus (et César) et d'Angelique et Angulus semblent, a priori, sans rapport entre elles. Mais on peut penser que Raule nous les expliquera dans le prochain épisode. Et on en vient déjà à attendre celui-ci, car les événements relatés, s'ils sont fort bien amenés, paraissent tellement étranges que l'on a vraiment envie d'en savoir plus et de les comprendre davantage.
Graphiquement, Juan Luis Landa nous offre à nouveau du très grand spectacle. Son dessin à la fois léché mais aussi très expressif et vivant convient parfaitement à cette étonnante série et participe fortement à son identité. Il impressionne dans les scènes horrifiques et se savoure dans les séquences plus paisibles. Le dessinateur s'octroie d'ailleurs, dans La Jeune Captive plusieurs pleines pages et même doubles pages. On soulignera aussi l'efficacité de ses couleurs et de son travail sur les lumières et les ombres. L'illustration de couverture s'éloigne de celles des deux premiers tomes, mais tente cette fois le pari du trompe-l'oeil.
Arthus Trivium nous emmène décidément dans un univers aussi sombre que particulier, mais si l'on y a goûté et apprécié, il nous est, comme pour la belle Angélique Obscura, bien difficile de s'en détacher. Vivement la suite !