Arthus Trivium

Tome 2 : Le troisième Magicien

Scénario : Raule
Dessins et couleurs : Landa

Dargaud

La trahison

Nostradamus est menacé. Alors que ses disciples Arthus Trivium, Angulus Dante et Angélique Obscura ont été pris au piège, son vieil "ami" Scaliger, pourtant mort depuis 7 ans, envahit sa maison accompagné de créatures surnaturelles. Le Roi et la famille de l'astrologue sont pris en otages. Scaliger et ceux qui l'accompagnent menacent non seulement le royaume, mais l'équilibre entre notre monde et celui "d'en bas".

Alors que nous évoquions le tome 1 d'Arthus Trivium comme l'une des bonnes surprises de ce début 2016, le troisième Magicien fait sans aucun doute de cette série l'une des nouveautés à retenir de cette année. En effet, le tour que prend l'intrigue dans ce tome 2 est totalement inattendu, éclairant d'un jour (ou d'une noirceur) différent(e) certains épisodes du passé de Michel de Nostredame.

On découvre ainsi que l'astrologue est la victime de la vengeance aveugle et au-delà du temps de celui en qui il avait toute confiance. A partir de là l'essentiel de l'album est consitué de l'affrontement entre Nostradamus et ses amis et des démons, aux ordres de leur impressionnant prince Zagan, coincés dans notre monde.

Mais quel combat ! Le scénario de Raule ne laisse pas au lecteur le temps de souffler, passant de l'un à l'autre des protagonistes et dévoilant peu à peu les enjeux de l'intrigue. Des pistes s'esquissent vers de futurs épisodes : pourquoi Zagan s'intéresse-t-il particulièrement à Arthus Trivium ? Qui sont vraiment Arthus, Angulus et Angélique, et d'où leur viennent les facultés particulières que les auteurs nous laissent entr'apercevoir ? Qui est Madus ? Quel est le chemin qu'emprunte Nostradamus à la fin de l'album ? Nul doute que la suite nous réserve à nouveau son lot de surprises !

A ce scénario haletant répond le superbe dessin de Juan Luis Landa. Le dessinateur ne recule devant aucune difficulté pour signer une mise en images à la fois élégante, extrêmement dynamique, expressive et détaillée. On y retrouve à la fois, dans le choix de certains angles et cadrages, l'audace des comics, que l'influence de certains maîtres du XVIIe pour de très rares scènes un rien plus apaisées.

Car d'apaisement, il en est décidément fort peu question ici ! Dès la première planche et la prophétie évoquant -suivant interprétation (!)- l'attentat du World Trade Center, l'atmosphère fantastique du troisième Magicien est établie. Et on apprécie !