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Jhen - Tome 19 : Jeanne des Armoises, par Néjib, Jean Pleyers (Casterman)

Jhen

Tome 19 : Jeanne des Armoises

Scénario : Néjib
Dessins : Jean Pleyers
Couleurs : Corinne Pleyers

Casterman

Jeanne, Gilles, Jhen...

Alors qu'il vient à bout d’une bande de brigands errant sur ses terres, Gilles de Rais est pris de stupeur. Leur chef semble être Jeanne, la pucelle d’Orléans… Dès lors, il décide de la ramener à Tiffauges et de la mettre sous la garde de Jhen. Revenue à elle, la jeune femme explique le but de sa visite et demande à Gilles de détruire le parchemin qu'il a récupéré après la mort de la Pucelle. Alors que le château est pris d'assault par le redoutable Rodrigue de Villandrando, Gilles confie la jeune femme et le parchemin à Jhen et les somme de fuir...
 
Avec Jean Pleyers au dessin et Néjib au scénario, la série rejoint l'arc narratif construit autour de Gilles de Rais. Dans ce nouveau développement, Gilles pense retrouver Jeanne d'Arc ayant miraculeusement survécu. Mais cette usurpatrice est l'instrument d'un complot mené par Yolande d'Aragon afin de récupérer un précieux document en possession du Maréchal de France.
 
Ce pitch aurait pu donner lieu à une intrigue développée autour de cette Jeanne et des mystères qui l'entourent. Or le scénario de Néjib prend une toute autre direction. La demoiselle, peu farouche, se dévoile (!) vite et c'est finalement à sa fuite en compagnie de Jhen, alors que le château de Tiffauges est assiégé par des mercenaires qu'est consacrée une bonne moitié de l'album. Sur leur route Jhen et Jeanne (!) retrouvent Nomaïs et les bannis rencontrés dans Barbe-bleue sous le pouvoir d'un inquiétant oracle...

Il est difficile de reprendre ses marques dans la série avec Jeanne des Armoises après les apports bienvenus de Valérie Mangin ou Jean-Luc Cornette et Jerry Frisen  au scénario et Paul Teng au dessin. Ceux-ci lui avaient imprimé un ton plus contemporain, tout en respectant l'oeuvre originale créée par Jacques Martin et Jean Pleyers. Ici on reste un peu sur sa faim avec la sensation que le scénario recycle des éléménts d'anciens albums pour les mettre au service d'un nouveau récit. Peut-être Néjib avait-il des idées pour deux histoires, celle du parchemin et celle de l'oracle, et a-t-il tenté de les associer, mais cet assemblage semble hétéroclite.

Jean Pleyers, comme de coutume, signe des planches extrêmement détaillées et on en vient parfois à regretter la petite taille de certaines cases tant celles-ci regorgent d'éléments. Les encrages s'attardent particulièrement sur la représentation des textures (roches, végétation etc.) Hélas le dessinateur originel de Jhen passe plus d'une fois à côté de l'essentiel dans les physionomies de certains personnages ou dans certaines perspectives. Et c'est plus dommage encore quand l'illustration de couverture en donne un exemple.

Jhen s'essoufle sous cette forme et Jeanne des Armoises ne convaincra probablement que ses fans purs et durs. Pour les lecteurs qui ne connaîtraient pas cette série classique, d'autres tomes en constituent assurément des portes d'entrées plus avantageuses.
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Pierre Burssens
26/01/2022