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Robin - Tome 1 : Les trois bâtards, par Pierre Boisserie, Héloret (12 bis)

Robin

Tome 1 : Les trois bâtards

Scénario : Pierre Boisserie
Dessins : Héloret
Couleurs : Delf

12 bis

Visite d’un mythe

Le mythe de Robin des Bois est ancré dans l’imaginaire collectif. Pourtant, les adaptations en bande dessinée sont rares depuis le dessin animé éponyme de Walt Disney. Manu Larcenet s’y est essayé dans un style très personnel avec les Légendes de Robin des Bois dans la collection Poisson Pilote en 2003.

Après le Robin des Bois de Calvo et Laude (1939), les précédentes tentatives hyper classiques datent des années 1970 (Robin des Bois par Ramon de La Fuente, le Roi de Sherwood de Martin Sièvre et Jean Ollivier). Pierre Boisserie avait envie de revisiter cette légende et de proposer « sa » vraie histoire du fameux saxon Robin Loxley. Occasion aussi de retrouver Héloret, le dessinateur de la série Eastern dont le vrai nom est Stéphane… Robin !

En ces temps des Croisades, l’Angleterre est dominée par les Normands qui oppressent les Saxons. Les mœurs sont également légères. Ainsi naît d’une union illégitime Robin, fils du Comte Robert de Huntington. Il est confié à une famille d’archers, les Loxley. Dans la ville voisine, Faucumberg, le Shérif de Nottingham élève sans le savoir Jean, le fils d’un homme de sa garnison et de son épouse. Enfin, une femme se présente à l’abbaye de Sainte-Mary pour y accoucher de Will, le fruit d’un rapport sexuel… avec le père abbé.

Comment les trois bâtards vont-ils se rencontrer ? Comment est née la haine entre le Prince Jean et Robin ? D’où vient l’idylle entre Marianne et Robin ? Autant de questions auxquelles les auteurs répondent dans ce premier tome.

Pierre Boisserie s’est beaucoup documenté pour écrire cette histoire. Son récit original sur la jeunesse de Robin et des protagonistes est d’autant plus vraisemblable qu’il s’appuie sur des scènes mémorables comme la rencontre de Robin et Petit-Jean sur un tronc d’arbre permettant de traverser la rivière ou les exactions du Shérif de Sherwood et son adjoint Guy de Gisbourne sur la population paysanne saxonne.

La mise en place des personnages est solide et réserve de nombreuses options de développement. Les dialogues bien écrits. Le dessin doux et expressif d’Héloret s’adapte parfaitement au ton léger malgré quelques scènes particulièrement crues. Il est servi par des couleurs douces, peut-être un peu ternes, de Delf qui bonifient son trait précis et fin.

Un pur et rare moment de détente.

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Manuel F. Picaud

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15/06/2009