Tanâtos
Tome 4 : Menace sur Paris
Scénario : Didier Convard
Dessins et couleurs : Jean-Yves Delitte
Glénat, collection Grafica
Plaidoyer contre la guerre
Entre deux épisodes de Black Crow, Jean-Yves Delitte s’amuse avec Didier Convard avec cette série uchronique pleine d’humour avec comme héros un vrai méchant. Tanâtos est un véritable génie du mal. Avec ses tenues moulantes bleu nuit, il évoque les super héros des comics. Mais son but n’est pas de sauver la planète mais d’assouvir son besoin de puissance et de richesse. Et sa capacité à se déguiser fera aussi penser à Arsène Lupin sans son côté gentleman.
Avec le concours de complexe militaro industriel et financier, Tanâtos s’est enrichi de manière ignoble grâce au déclenchement de la Première Guerre mondiale. Il vient de réussir à moitié son plan de s’emparer de l’Appolion-7, une bombe au pouvoir de destruction massive considérable. Il ne lui manque que l’osmidium, un précieux combustible pour l’amorcer. Il entend ensuite vendre aux enchères cette arme aux belligérants et menace cette fois de détruire Paris ou Berlin. L’enjeu : une rançon de plus de 130 tonnes d’or ! Face à lui, ses meilleurs ennemis qui ont contrevenu à ses plans jusqu’à présent ne semblent pas en état de s’opposer à lui… Mais la Sureté n’a pas dit son dernier mot…
Il y a plusieurs façons d’écrire des uchronies. Ici Didier Convard a semblé prendre le contrepied de ses valeurs. Mais il ne fait qu’accentuer le mal pour pouvoir mieux le combattre. Cette série est bien une dénonciation en règle de la guerre et des intérêts militaro-financiers. Dans cet épisode, l’auteur ose l’extrême : la destruction totale de la ville des lumières. Au dessin, Jean-Yves Delitte, l’un des dessinateurs surdoués de sa génération, accomplit toujours autant de prodiges avec ses personnages très typés et ses inventions génialement crédibles. Sa vision apocalyptique du Paris qui brûle est frappante de réalisme, d’ailleurs aidée par l’utilisation photographique.
Une excellente série avec plusieurs niveaux de lecture.
