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La Marie en plastique - Tome 2, par Pascal Rabaté, David Prudhomme (Futuropolis)

La Marie en plastique

Tome 2

Scénario : Pascal Rabaté
Dessins : David Prudhomme
Couleurs : Isabelle Merlet, Jean-Jacques Rouger, D. Prudhomme

Futuropolis

C’est arrivé chez les Garnier

C’est sûr, tout le monde n’a pas la chance d’avoir une vierge pleurant des larmes de sang chez soi. Enfin, quand on écrit chance, faut parfois l’écrire vite, très vite, même. Parce que pour papy, pilier de la section du Parti communiste de Bazouges, commune de la région Pays de la Loire et « mécréant » déjà pas très enclin à faire copain-copain avec « le clergé, le bas clergé et toutes les grenouilles de bénitier » (lire première partie), c’est un déboire qui fait déborder la caboche. Les relations avec la mamie étaient déjà pas forcément au beau fixe quand la chrétienne n’était pas revendicative, mais depuis que la Marie trône sur la télévision, là, c’est la guerre.

Le premier volet de la Marie en plastique avait mis l’eau à la bouche, parfum délicieux de ricanements de campagne sur les relations intrafamiliales entre cathos pur sucre et mécréants convaincus. Là, Pascal Rabaté et David Prudhomme en remettent une bonne couche, montent en chaire, consacrent les péquin(e)s de village, abreuvent le lecteur de références spiritueuses, donnent dans la grandiloquence papale. Faut dire que la mamie n’a pas pu – su ? – tenir sa langue, et c’est le défilé de ferveur populaire devant la maison des Garnier avec dépôt de gerbes. Donc, tout ça fait du raffut jusqu’en haut lieu, le Vatican et tout ça. Rabaté écrit des dialogues incisifs dans lesquels beaucoup peuvent se retrouver ne serait-ce qu’un petit peu tant ils sonnent juste, dresse des portraits de première, et campe brillamment les relations vieux-travailleurs-enfants.

Côté graphique, David Prudhomme fait le choix de la simplicité. Le dessin se fait léger, épuré, bon enfant, et la symbiose avec l’histoire opère. Un p’tit coup de crayon par ci pour signifier une grimace, une expression, un p’tit coup de crayon par là pour renforcer la détermination ou l’hésitation d’un personnage, le tout servi par des couleurs douces.

Ce second tome clôt l’anecdote divinement. C’est drôle à souhait, caustique, une chronique de village comme Pascal Rabaté – très fort en maths quand il était petit, apparemment – aime à en raconter, une plus vraie que vraie, qui montre bien des travers de notre société. Un diptyque inspiré d’un duo béni.

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Mickael du Gouret

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27/08/2007