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Les Amants de Carcassonne, par Laurent-Frédéric Bollée, Luca Malisan (Glénat Éditions du Patrimoine)

Les Amants de Carcassonne

Scénario : Laurent-Frédéric Bollée
Dessins : Luca Malisan
Couleurs : Dimitri Fogolin

Glénat Éditions du Patrimoine

Tourments sentimentaux à la fin de l'Occupation

Comme il le dit sur son blog, Laurent-Frédéric Bollée s'est vu proposer par les éditions Glénat d'écrire une histoire sur Carcassonne, avec le dessinateur Luca Malisan qui avait déjà signé l'album La Conjuration de Cluny avec Alcante dans la même collection sur les monuments nationaux. Déjà les éditions 12 bis lui avaient demandé un double album Un long Destin de Sang sur mesure pour Fabien Bedouel sur la Grande Guerre ou récemment Casterman sur le sport en collaboration avec L’Équipe. Cet exercice parfois contraint s'avère particulièrement libre avec les Éditions du Patrimoine.

Quelques semaines après le Débarquement et quelques jours avant la libération de Carcassonne, Linette a vu sa famille exterminée par les nazis. Réfugiée dans la ville médiévale avec une élogieuse lettre de recommandation, la belle jeune femme trouve un emploi de secrétaire chez Joë Bousquet, un célèbre écrivain handicapé reclus depuis 26 ans dans sa chambre. Se noue rapidement une curieuse romance. Le poète profite de la jeune compagnie pour évoquer le passé cathare de la ville. Mais la guerre n'est pas terminée et rattrape les protagonistes.

S'il était difficile de faire l'impasse sur la période médiévale du siège de la ville forteresse, l'auteur situe adroitement le déroulement de son histoire à une période trouble de la fin de la guerre. Il n'échappe pas aux clichés des résistants valeureux et des odieux Allemands, mais construit une intrigue à la fois palpitante jusqu'à un final dramatique, et poétique avec des extraits des œuvres de l'écrivain.

Si l'idée est tirée d'une relation véritable, retranscrite dans Lettres à une jeune fille de Joë Bousquet parues chez Grasset, Laurent-Frédéric Bollée en fait un récit littéraire et sentimental entremêlé de références historiques. Il en conserve néanmoins le mystère et l'esprit. La collaboration avec Luca Malisan s'effectue parfaitement et se traduit par un dessin réaliste, certes un peu figé dans les expressions, mais bien calibré avec une mise en couleurs assez sobre et quelques planches très joliment découpées. Encore une évocation réussie d'un monument à visiter...

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Manuel F. Picaud

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Pour en savoir plus : Blog de Luca Malisan

21/07/2012