Oms en série
Tome 2 : L'exom
Scénario : Jean-David Morvan
Dessins : Mike Hawthorne
Couleurs : Scarlett Smulkowski
Ankama, collection Les Univers de Stefan Wul
(R)évolution
Terr a grandi. Il a pris la tête des Oms libres et a guidé la construction de leur cité clandestine, à l'abri des Draags qui les maintenaient en captivité. Dans ce refuge souterrain se joue l’émancipation de leur espèce : pour atteindre le continent presque vierge d’où leurs anciens maîtres lancent leurs navettes spatiales, les Oms construisent d'immenses navires et préparent la conquête d’un nouveau territoire. Mais les événements s'accélèrent lorsque les Draags repèrent la tanière de ceux qu'ils considèrent encore comme des animaux de compagnie et prennent conscience de leur évolution…
Écrit par Stefan Wul en 1957, le roman Oms en série eut déjà les honneurs d'une adaptation en film d'animation en 1973, sous le titre La planète sauvage, réalisé par René Laloux sur des dessins de Roland Topor. Pour cette déclinaison en 3 albums dans la collection Les Univers de Stefan Wul, Mike Hawthorne, dessinateur de comics assure une mise en images claire et efficace du scénario de Jean-David Morvan. Les Oms, pour lequel le temps passe plus vite que leurs maîtres Draags, ont évolué et redécouvrent Fustelwan, la terre, grâce à un programme holographique volé au musée de l'espace draag. Dès lors, leur recherche de nouveau territoire va se transformer en révolte contre les Draags qui réalisent que leurs animaux de compagnie peuvent tout-à-coup représenter un danger.
L'impression que laisse cette adaptation en BD est étrange. On mesure combien certains éléments de l'oeuvre de Wul sont universels, et donc toujours d'actualité. D'autres, par contre, ont incontestablement vieilli. Jean-David Morvan signe un scénario qui privilégie l'action et on se retrouve immergé dans une aventure qui, vu les diffrences de tailles des protagonistes, évoque parfois des Voyages de Gulliver en mode futuriste. Mails il s'agit aussi d'un véritable space-opera, auquel dessin et couleurs répondent parfaitement. Restent les Draags, méchants de service (?) auquels les auteurs ont conservé l'apparence décrite par Stefan Wul. Et là, alors que nous sommes inondés, au cinéma, d'effets spéciaux et de créatures spectaculaires, ces géants bleus aux yeux rouges semblent aujourd'hui fort naïvement rétros.
L'album se lit cependant avec un réel plaisir et rappelle l'entière liberté laissée aux auteurs dans le cadre de ces adaptations. Une variété qui constitue l'une des richesses de cette collection thématique. Le tome 1 d'Oms en série avait agréablement surpris, L'exom poursuit dans cette voie et augmente le suspense d'un cran en attendant la conclusion de ce triptyque.
