Piège sur Zarkass
Tome 3 : Gaïa, go home !
Scénario : Yann
Dessins et couleurs : Didier Cassegrain
Ankama, collection Les univers de Stefan Wul
Mille millions de crottes de spox !
L’heure de la confrontation finale entre les terriennes et les indigènes zarkassiens est arrivée ! Pour la population humaine de New-Pondichery, assiégée par les rebelles sous l’influence des mystérieuses entités pilotant les triangles, l’évacuation a commencé dans la panique la plus totale. Camouflées sous les peaux momifiées du roi Zafar-Kass et de son épouse royale, Louis et Marcel cherchent à fuir les bas-quartiers indigènes, espérant que les échantillons de métal prélevés sur l’engin crashé dans la jungle leur octroieront le droit d’embarquer dans une navette de retour. Mais Loulou perd rapidement pied, envahie par l’esprit du roi défunt dont la personnalité se substitue peu à peu à la sienne…
Ce n'est pas par hasard que Yann remercie, en début d'album, "Stefan Wul pour sa bienveillante indulgence face à nos facétieuses interprétations de son univers si foisonnant !". En effet, profitant pleinement de la carte blanche laissée aux auteurs au sein de cette collection rassemblant des adaptations de l'oeuvre de l'écrivain de SF français (Pierre Pairault de son vrai nom), le scénariste chamboule joyeusement le roman paru en 1958 pour l'aborder sur un ton humoristique assez déjanté.
Il y glisse, entre autres, de nombreuses allusions au genre SF, au monde de la BD, et à d'autres oeuvres de Wul. Les dialogues (y compris en langue Zarkassienne) sont truffés de jeux de mots, et on ne se prend pas une seconde au sérieux à la lecture de Gaïa, go home !, troisième et meilleur volet d'un triptyque vraiment particulier. Ce traitement permet, en outre, un dépoussiérage bienvenu du roman original, ce que d'autres titres des Univers de Stefan Wul ne réussissent pas toujours.
Le dessin de Didier Cassegrain sert idéalement le récit, glissant modérément vers le semi-réalisme pour nous offrir d'étonnantes créatures extra-terrestres mais aussi certaines cases ou scènes que ne renierait pas un Philippe Caza. La très belle colorisation renforce ce plaisir visuel. Piège sur Zakass se clôture fort joliment, avec le sourire, et Gaïa, go home ! donne envie d'en relire les deux premiers épisodes.