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Magritte, ceci n'est pas une biographie, par Vincent Zabus, Thomas Campi (Le Lombard)

Magritte, ceci n'est pas une biographie

Scénario : Vincent Zabus
Dessins et couleurs : Thomas Campi

Le Lombard

Chapeau melon

Charles Singullier est un employé ordinaire qui, pour une fois, se permet une petite originalité : il s'achète un chapeau melon au marché aux puces des Marolles à Bruxelles. Une fois le chapeau posé sur la tête, rien ne sera plus pareil pour Charles : il est victime d'hallucinations issues de l'oeuvre de Magritte. Et plus moyen d'enlever ce chapeau sauf s'il perce le mystère des tableaux de Magritte ! 

Non, ceci n'est pas une biographie. Plutôt que de retracer la vie du plus célèbre des peintres surréalistes, Vincent Zabus l'évoque à travers un conte inspiré par ses tableaux. Charles Singulier doit en comprendre le mystère et pour cela se promène et nous balade dans l'univers et les toiles du peintre. Il le croise quelquefois, et ces rencontres sont alors prétextes à parler de tel ou tel épisode de la carrière de l'artiste.

Le scénariste renoue avec une fibre poétique et onirique dans une progression qui rappelle les histoires du Monde selon François (Dupuis, dessin Renaud Collin). Cependant, c'est l'imaginaire de Magritte qui se substitue ici au sien. 

Thomas Campi n'en est pas à sa première collaboration avec Vincent Zabus, et on mesure aisément, avec les codes très particulierrs de cet album, qu' une réelle complicité était nécessaire pour développer un tel projet. Le dessinateur s'approprie les oeuvres pour en extraire des personnages ou en faire les décors du cheminement de Charles Singulier dans sa connaissance de René Magritte, de sa vie et de sa production. Très vite, , la situation devenue point de départ de ce récit se confond graphiquement avec les toiles du maître. 

Les auteurs parviennent néanmoins à conserver un subtil équilibre entre leur apport et la richesse de l'oeuvre ou les éléments biographiques du peintre. De ce dernier, on connaît à la fois beaucoup et peu. Vincent Zabus et Thomas Campi ont relevé avec brio le défi de la légèreté pour l'évoquer. Charles Singulier et son amie poussent à un moment la porte du musée Magritte, et l'album tout entier constitue une formidable invitation à les imiter et à (re)découvrir l'artiste surréaliste.

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Pierre Burssens

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Pour en savoir plus : Le site web de Thomas Campi

18/11/2016