Universal War Two
Tome 3 : L'Exode
Scénario, dessins et couleurs : Denis Bajram
Casterman
Le cimetière des planètes
La première Guerre Universelle a été apocalyptique, manquant d'anéantir l'humanité. La paix à peine revenue, un effrayant et insondable ennemi frappe de nouveau le système solaire ainsi que dl'idyllique Canaan. Les plus sages des humains ne savent plus que faire à part fuir. Seul la jeune Théa croit encore que la civilisation fondée par Kalish peut être sauvée. Quitte à devoir affronter les plus grands mystères de l'univers.
Avec ce tome 3, on mesure que la série (prévue en 6 albums) vit un tournant majeur. Le retour de Kalish, dû à un paradoxe temporel, vient booster sa ligne directrice, tout en accentuant le contraste entre un personnage très "terre-à-terre", pour autant que cette expression puisse être employée dans un contexte de SF de haut vol, et la dimension philosophique si pas mystique apparaissant dans l'intrigue (et traduite dans les titres des différents épisodes depuis la série initiale, UW1).
Plus que jamais, à travers les nouvelles infos découvertes par les héros, L'Exode illustre le titre de la série et la dimension -ou les dimensions- universelle(s) de ce qui s'y déroule. Denis Bajram vise décidément grand, très grand, et appréhender l'ampleur des événements qui nous sont narrés exige un certain temps de la part du lecteur. D'immenses surprises sont au rendez-vous. Cependant, si l'auteur connaît assurément ses classiques SF sur le bout des doigts, son scénario ne bascule à aucun moment dans la "hard science". On ne s'y ennuie pas, et on a très envie d'en savoir plus et même, peut-être, d'obtenir quelques éclaircissements.
Graphiquement, l'auteur nous offre quelques prouesses à la hauteur de son scénario. Non seulement chaque case est particulièrement soignée, mais chaque planche ou double-planche est envisagée comme un tout. Le découpage est ainsi étudié pour servir à la fois le récit mais aussi pour s'inscrire dans une réelle harmonie visuelle.
Il est certainement plus aisé d'aborder UW2 si on est féru de science-fiction, mais chacun, en quelques regards attentifs, pourra mesurer la démarche aussi originale que personnelle de Denis Bajram. Etonnant !