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Nestor Burma - Tome 12 : Corrida aux Champs-Elysées, par Nicolas Barral d'après Léo Malet, Nicolas Barral d'après Tardi (Casterman)

Nestor Burma

Tome 12 : Corrida aux Champs-Elysées

Scénario : Nicolas Barral d'après Léo Malet
Dessins : Nicolas Barral d'après Tardi
Couleurs : Philippe de la Fuente et Nicolas Barral

Casterman

Femmes fatales

Années 50, Nestor Burma sort à peine d’une mission bien agréable, puisqu’il servait de garde du corps à une starlette de cinéma dont, bien sûr, il est tombé amoureux. Désœuvré, il prolonge son séjour dans l’hôtel des Champs-Élysées où résidait sa cliente et traîne à quelques avant-premières, invité par son pote Covet, journaliste au Crépuscule. Aussi, lorsqu’une actrice sur le retour est trouvée morte d’une overdose, est-il aux premières loges pour mettre son nez dans les affaires louches du show-business.

Après avoir découvert Nestor Burma sur la Côte d'Azur avec l'ensoleillé Nicolas Barral nous ramène le détective au cycle des Nouveaux mystères de Paris pour cette Corrida aux Champs-Elysées dont l'action se situe dans le 8e arrondissement de la capitale. Pourtant, une forme de dépaysement est à nouveau au rendez-vous, puisque cette enquête du patron de l'agence Fiat Lux le conduit dans le milieu du cinéma, de ses excès et de ses conflits d'intérêt, parfois mortellement dangereux, comme l'exposait Léo Malet dans son roman publié en 1956.

Un roman plus récent, qui débouche, une fois adapté en BD, sur une enquête conduite de manière plus dynamique que certaines des aventures précédentes de Nestor Burma. On sent que Nicolas Barral a pris beaucoup de plaisir à mettre en scène un petit monde construit sur les apparences et le business, miroir aux alouettes pour de jolies starlettes prêtes à beaucoup pour s'y faire une place sous les projecteurs. L'intrigue est complexe et passe de la lumière des studios à la noirceur du grand banditisme.

Les personnages sont nombreux, mais la description de leurs personnalités bien marquées constitue assurément l'un des atouts de la série Nestor Burma. Milieu du cinéma oblige, l'auteur en profite aussi pour glisser certains visages fréquemment présents sur grand écran à l'époque.

Le récit se développe sur près d'une centaine de pages qui se lit fort agréablement. Les lieux traversés par le détective privé  sont prétextes à de jolis décors, peut-être parfois excessifs à l'image du show-business, mais aussi témoins d'une période et d'un certain style, comme par exemple l'étonnante propriété du producteur Montferrier, que les amateurs de design et de décoration d'intérieur devraient apprécier. Enfin, on soulignera les couleurs et lumières particulièrement soignées de Philippe de la Fuente qui confèrent à l'ensemble une belle harmonie.

Nestor Burma a souvent rencontré des femmes jouant la comédie. Ici ces dames lui font du cinéma. On ne pourra pas le leur reprocher, puisque cela aboutit à l'un des meilleurs titres de la série !

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Pierre Burssens

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