Uchronie[s] - New Byzance

Tome 2 : Résistances

Scénario : Corbeyran
Dessins : Éric Chabbert
Couleurs : Luca Malisan

Glénat, collection Grafica

Une série matricielle originale et intrigante

Lancée en 2008, la série futuriste Uchronie[s] imaginée par Corbeyran se compose de trois fois trois albums dessinés par un auteur différent et se conclura dans un 10ème. Éric Chabbert réalise la composante New Byzance et la conclusion, Tibery New Harlem et Djillali Defali New York. Les couvertures, toutes dessinées par Richard Guérineau, participent à l'unité d'ensemble. Après le 1er cycle, la saison 2 s’ouvre avec les suites des aventures de Zack Kosinski.

Dans une société islamique fondamentaliste, l’ordre est garanti par des prescients capables de prévoir les crimes et de rééduquer les potentiels fautifs. L’un deux, Zack Kosinscki, sent ses pouvoirs d’imaginer l’avenir le trahir et est contraint de fuir, pour éviter une mort certaine. Grâce à l’aide de Tia, il passe dans la clandestinité avec Émily, la femme d’un grand architecte, coupable d’avoir osé mettre en cause la fidélité de son époux. Les voilà plongés dans un univers sous terrain et embrigadés par la résistance à ce régime. Et très vite envoyés en mission au cœur de la nomenklatura…

Suite du premier tome de la série ou des trois épisodes, cet opus permet d’un peu mieux comprendre l’articulation de l’ensemble de l’édifice : il existe une infinité de réalités qui développent chacune leurs conséquences. L’Utopie fondamentaliste est ainsi le résultat de la victoire d’Al-Qaida en septembre 2001…

Le scénariste donne ainsi au détour d’une sorte de récit d’espionnage les premières explications de sa saga et son avis – sans surprise – sur cette forme de société. Les situations de retournement apparaissent parfois téléguidées mais l’ensemble fonctionne et débouche sur de réelles surprises.

Au dessin, Éric Chabbert poursuit avec efficacité la mise en images, avec des personnages expressifs, des décors architecturaux impressionnants. Une mise en couleurs plus lumineuse aurait été parfaite.