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Comment voyez-vous l'avenir du Chat ? Il va rester votre
fil conducteur ?
Oui, je crois. Je vais répondre comme Frédéric
Dard. Après avoir publié quelques 120 San Antonio,
il avait un jour annoncé à des journalistes qu'il
allait arrêter cette série-là pour se consacrer
à de la littérature plus générale.
Une heure après les avoir vus, il s'est pris un coup de
cafard monstrueux en disant qu'il ne pourrait jamais arrêter
car San Antonio c'était lui-même, son sang. Il les
a tous rappelés pour leur dire que c'était une fausse
information et qu'il continuait. Je crois que je vais continuer
à faire des tas de choses satellites mais Le Chat va rester
mon meilleur porte-parole. La seule chose qui pourrait me le faire
arrêter, c'est que je me rende compte que j'ai fait le tour
du problème. C'est que je n'arrive plus à surprendre.
Que je me mette à tourner en rond. Alors j'arrêterai,
ça c'est promis ! Je promets que je vous emmerderai jamais
avec le Chat. Si cela devient chiant, il faut me le dire ! J'espère
seulement m'en rendre compte moi-même assez tôt. Sur
le nouvel album, toutes les réactions sont excellentes.
Donc, je peux continuer.
J'ai lu que vous aviez réalisé des aquarelles
qui avaient même été exposées dans
le monde entier ? C'est encore le cas ?
Je n'en ai plus fait récemment car je suis pris dans la
tourmente du Chat. Mais il m'est encore arrivé de
mettre en couleur un dessin à l'aquarelle pour des livres
du Chat.
Je ne peignais pas des paysages comme le Prince Charles d'Angleterre.
C'était une technique que j'utilisais pour mettre en couleur
certains de mes dessins humoristiques. Je vais peut-être
y revenir un jour, mais je voudrais aussi publier un livre qui
montre tout ce que je faisais avant Le Chat. Je pense que
cela peut intéresser une partie du public.
Surtout si c'est un univers précurseur.
Oui, on pourra essayer de voir s'il y avait quelque chose qui
annonçait le Chat là-dedans.
Récemment, on a pu voir en Belgique des affiches
pour un colloque "L'impensable, cinq ans après la
marche blanche".
J'ai dessiné cette affiche quasiment en temps réel.
Cela ne m'arrive jamais pour quelque chose d'aussi important qu'une
affiche, de trouver l'idée du premier coup. J'en dessine
toujours trois ou quatre et puis je choisis la meilleure. Et là,
je n'en ai dessiné qu'une parce qu'elle était parfaite
sur ce que je voulais exprimer: Les gens qui 5 ans après
la marche blanche demandent qu'on oublie pas ce dossier et qu'on
continue à chercher les responsabilités, les vrais
coupables. Or il y a des pans entiers de tous ces dossiers qui
ont été volontairement écartés et
qu'on essaie de balayer d'un revers de main avec la complicité
de nombreux journaux. Je suis persuadé qu'il y a des saloperies
derrière tout cela qu'on ne veut pas laisser apparaître
au grand jour, sans tomber dans les délires de ce livre
publié chez Flammarion et écrit par de sinistres
personnages. Ce genre d'ouvrage fait plus de tord à la
cause que je défends, qu'autre chose. En tout cas, il y
a des gens qui continuent à poser des questions et je les
soutiens de tout mon cur, notamment en dessinant une affiche
comme celle-là.
Il y a quelques années, Le Chat avait
été au centre de l'opération caritative 48.81.00,
qui récolte des fonds pour les handicapés...
Tant qu'il peut se mettre au service de nobles causes, je le fais
volontiers. C'est le lot des personnes médiatisées.
On leur demande de soutenir des causes justes. Le colloque organisé
par les comités blancs est une cause tout à fait
noble, 48.81.00 en est une autre. J'essaie de me limiter et de
choisir des parrainages dignes. Je vais aussi être le parrain
du Téléthon belge, cette année. Voilà
encore un bon combat.
Propos recueillis par Marc
Carlot, le 16 octobre 2001
Reproduction interdite sans autorisation préalable
Sauf indication contraire, illustrations extraites de "L'Affaire
Le Chat" © Geluck, Casterman, 2001
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