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Que pensez-vous des autres adaptations en bande dessinée
de Sherlock Holmes ?
V: Je pense à celle chez Soleil de nos excellents
confrères et amis Croquet et Bonte. Nous avons découvert
leur adaptation assez récemment. Nous regardons leur travail
avec bienveillance. Nous ne sommes pas sur le même créneau.
Ils sont plus fidèles que nous dans l'ambiance habituellement
connue des lecteurs de Conan Doyle. Ils sont donc plus infidèles
que nous à l'uvre originale puisque restant plus
au niveau du premier degré. Leur travail est réaliste,
sans omettre d'y inclure un peu d'humour.
B: Nous n'avons pas la même conception du respect
de l'uvre dû à Sir Arthur (rires). Même
si leur travail est teinté d'un certain humour.
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Quels auteurs vous inspirent dans votre travail ?
B: Nous avons tous les deux des lectures fétiches
qui remontent à l'enfance : Lucky Luke, Astérix,
Tintin. Pierre et moi sommes naturellement d'accord pour renouer
avec cette bande dessinée. S'il faut citer des modèles,
ce sont ceux-là.
V: Je ne sais pas
Je ne prends pas de risque en disant
que j'aime le travail de Goscinny. Si influence il y a, elle vient
de lui. Mais je ne suis pas un fana de bande dessinée,
mes influences sont très diverses.
Lorsque vous imaginez vos scénarios, relisez-vous
Conan Doyle ?
V: Non, jamais. Je les ai lu, et maintenant c'est vraiment
une digestion. J'ai retenu inconsciemment certaines choses. Ce
tri naturel nous permet d'être très à l'aise
tout en reprenant sans le vouloir des éléments que
les lecteurs peuvent reconnaître.
Nicolas Barral, parallèlement à Baker
Street, vous avez réalisé dans un style
plus réaliste Les ailes de plomb avec
Gibelin au scénario. Arrivez-vous facilement à passer
ainsi d'un genre à l'autre ?
B: Maintenant oui, puisque ayant quitté l'un pour
ne me consacrer qu'à l'autre ! Le premier cycle des Ailes
de plomb est terminé, et je n'ai pas l'intention de continuer.
J'ai rencontré un passage douloureux quand je travaillais
à cheval sur les deux séries. Je ne sais pas si
je ne veux plus faire de réalisme. J'ai de l'admiration
quand je vois le travail de certains collègues. C'est une
école de rigueur
mais j'ai tout de même bien
plus de liberté dans un registre semi-réaliste.
Avez-vous d'autres projets en parallèle à
Baker Street ?
B: Pour le moment, je me consacre à cette série,
d'autant plus que les lecteurs attendent la suite et s'impatientent
!
V: Travaillant sur plusieurs séries, mon emploi
du temps me convient pour l'instant. J'ai débuté
une série au Lombard, Space Mounties, avec Guilhem.
J'ai signé avec Bruno Bazile au dessin une nouvelle série
humoristique chez Dargaud. Le premier tome va sortir en avril.
Et, vous connaissez mon goût du secret, je peux juste vous
dire qu'elle est totalement indescriptible ! Et j'ai un autre
projet chez Delcourt, avec un jeune dessinateur, Weissangel. Le
premier album de cette série intitulée Le Maître-détective
devrait sortir cette année.
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