
L'atelier Mastodonte
Tome 3
collectif
Dupuis
Bédélire
Alors que nous vous présentions il y a peu le tome 1 d'une intégrale du Gang Mazda, l'Atelier Mastodonte décline aujourd'hui le même principe en nous faisant découvrir les déboires d'un groupe de dessinateurs. Apparus en 2011 dans les pages de Spirou, les gags de ce collectif d'auteurs réunis en un atelier fictif et à géométrie variable y ont rapidement trouvé leur public.
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En effet, autour d'un Lewis Trondheim, présenté comme aussi irascible que stakhanoviste, navigue une dizaine d'auteurs qui s'attachent successivement à nous dépeindre les hauts et les bas de la création BD, et les relations parfois orageuses régnant dans l'atelier. Celui-ci étant installé dans les locaux de Dupuis, Frédéric Niffle, le rédac'chef de Spirou et Serge Honorez, directeur éditorial, font parfois les frais de certaines situations.
Si le ton employé est très actuel, volontiers iconoclaste et politiquement incorrect, les leviers de la série rappellent forcément ceux de Pauvre Lampil, du Gang Mazda ou encore de Gaston pour sa facette "vie de la rédaction". Et ça fonctionne généralement fort bien.
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Pousser la porte de l'Atelier Mastodonte invite à entrer dans un joyeux délire placé sous le signe de l'auto-dérision. Certes, tous les gags ne sont pas égaux, on tombe parfois dans l'humour pipi-caca ou la private joke, mais à l'inverse nombre d'historiettes sont vraiment hilarantes. Et on mesure que cette liberté de ton, intégrée dans un hebdomadaire âgé de 77 ans, constitue l'une des richesses de ce concept.
Comme les précédents recueils, ce troisième album est glissé sous un fourreau "à la manière de", et cette fois les Simpsons succèdent à Bilal et aux Schtroumpfs.
Cette troisième visite à l'Atelier Mastodonte garantit un moment de bonne humeur qui ne donne qu'une envie : mieux connaître les auteurs réels pour les comparer à leurs avatars de papier. Mais est-ce bien raisonnable ?