Millenium

Tome 6 : La Reine dans le palais des courants d'air 2/2

Scénario : Sylvain Runberg d'après Stieg Larsson
Dessins : Man
Couleurs : Alex et Mirabelle

Dupuis

Pari tenu !

Niedermann toujours en cavale, Lisbeth qui s'apprête à faire des révélations lors de son procès... les membres de la "section" s'affolent et cherchent à liquider les gêneurs, au premier rang desquels Mikael Blomkvist. L'adaptation du troisième roman de Stieg Larsson trouve ici sa conclusion et met en lumière comme jamais Lisbeth, l'héroïne lanceuse d'alerte et libertaire.

Alors que la rentrée littéraire nous a valu la parution - controversée et entourée de secrets et de tensions dignes de la série - de Ce qui ne me tue pas, un Millenium 4 dû à David Lagercrantz, l'adaptation des trois romans de Stieg Larsson en BD s'achève avec cette seconde partie de La Reine dans le palais des courants d'air.

Pari tenu pour Dupuis et les auteurs qui en 3 ans et 372 planches ont réussi à porter en images trois "briques" à la construction relativement complexe devenues un surprenant phénomène littéraire. On pouvait peut-être douter du projet à son annonce, mais on mesure aujourd'hui qu'en BD, Millenium a donné lieu à une excellente série, et ce dernier album ne remet d'aucune façon ses qualités en question.

Alternance oblige, Man (Manolo Carot) en signe le dessin. Malgré son application, celui-ci reste cependant un cran en-dessous de celui de son collègue Jose Homs, et on le sent parfois hésitant sur certains personnages et visages. Or ce sont les personnages qui font pour une grande part la richesse de Millenium. Malgré cela, le résultat est globalement très efficace et le dessinateur espagnol nous campe une Lisbeth Salander particulièrement impressionnante lors de la scène du procès, qui constitue une des bonnes surprises de l'album.

Une scène bien exploitée par Sylvain Runberg, qui effectue encore une fois un remarquable travail d'adaptation et de synthèse en conservant l'essentiel de la trame du roman. Le scénario gagne en rythme et en action sur le roman, concentrant des séquences marquantes, flirtant parfois, pour certaines, avec l'horreur. Il est vrai que les "monstres" ne manquent pas parmi les protagonistes de la saga. L'effrayant Ronald Niedermann en emporte la palme incontestée dans cet épisode.

Ce qui ne me tue pas pourrait-il compléter la série ? Nous avons posé la question à Sylvain Runberg mais il est vraiment trop tôt pour que quiconque puisse y apporter une réponse. Au vu de la sortie mouvementée du roman et des conflits financiers qui y sont attachés, on peut en en douter. Cette adaptation des trois romans de Stieg Larsson a, en tous cas, respecté l'oeuvre originale, l'éclairant d'un jour différent. Un jour sombre et froid, Millenium oblige !