Golias
Tome 4 : La Mort dans l'âme
Scénario : Serge Le Tendre
Dessins : Jérôme Lereculey
Couleurs : Stambecco
Le Lombard
Cruelle Hecate
En une nuit de cauchemar, le destin du prince Golias a basculé. Pour protéger sa soeur des appétits sordides de son cousin, le jeune homme insouciant s'est transformé en guerrier. Et pour sauver son père du poison qui le tue, il a dû partir en quête de la Fleur du Souvenir. Son voyage touche à sa fin. Le prince regagne Ankinoë, mais de nouveaux périls l'y attendent, car plus que jamais sa destinée constitue un enjeu pour les déesses Hecate et Artemis.
Alors que Golias et ses amis abordent son île, des tensions de plus en plus vives apparaissent dans le petit groupe, tensions amplifiées avec la rencontre de la charmeuse Versalis. Le personnalité même du prince semble se modifier. Pourtant, avant d'affronter l'usurpateur Polynos, c'est aux centaures déchaînés que doivent faire face les voyageurs. Serge Le Tendre, déjà auteur, dans un registre proche, de Tiresias et de La Gloire d'Hera, signe ici la conclusion du voyage de Golias. Il en tisse la trame progressivement, avec quelques références à L'Odyssée d'Homère, et nous étonne par la direction prise.
En effet, alors que nous nous sommes attachés aux personnages au cours des trois tomes précédents, ce sont les dieux... ou plutôt les déesses qui auront le dernier mot de cette aventure. Et que peut un jeune prince un peu bravache, devenu guerrier, face à leurs désirs ? La fin de la série se révèle aussi amère qu'inattendue mais appelle à une relecture pour apprécier, dans son entièreté, la cohérence et les finesses du récit.
Ce sera également l'occasion de se replonger dans les belles planches de Jérôme Lereculey qui nous offre à nouveau, avec cet ultime épisode, quelques beaux moments de bravoure graphique. On remarquer particulièrement ses centaures et la justesse de leurs attitudes. Alors que nombre de dessinateurs appréhendent d'aborder les chevaux, Lereculey multiplie ces hybrides et les met en scène dans des combats épiques.
L'album porte bien son titre, et on le referme avec un petit pincement au coeur. Cette série de qualité illustre en tous cas, une fois encore, combien, bien avant la fantasy, les mythologies antiques peuvent constituer une source d'inspiration qui semble inépuisable.