
Jack Wolfgang
Tome 1 : L'Entrée du Loup
Scénario : Stephen Desberg
Dessins : Henri Reculé
Couleurs : Kattrin
Le Lombard
Agent très spécial
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Depuis le moyen âge, les hommes et les animaux ont appris à se parler. Et depuis l'invention du super méga tofu, les herbivores et les carnivores ont appris à ne plus se manger. Jack Wolfgang, célèbre critique gastronomique, et par ailleurs un des meilleurs espions de la CIA, parcourt un monde dangereux, où la paix est aussi fragile que ses talents de loup sont redoutables.
Après les 1001 autres nuits trop vite écourtées, revoici Stephen Desberg et Henri Reculé au départ d'un nouveau projet particulièrement original. Stephen Desberg replonge dans l'un de ses genres de prédilection, le thriller, mais dans un univers très particulier. En effet, les animaux, devenus bipèdes, y côtoient les humains, et tous se nourissent de super méga tofu, proposé en différents arômes et recettes. Malgré cette relative uniformité au menu, le loup Jack Wolfgang travaille pour les plus grands magazines en tant que critique gastronomique.
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Une couverture originale pour ses missions d''agent de la CIA au cours desquelles, tant dans l'action que dans la séduction, il pourrait concurrencer un certain 007. Dans ce contexte très particulier, on comprend toute l'importance du super mega tofu, qui permet aux différentes espèces de se côtoyer sans trop de coups de dents. Et c'est ce produit et ses enjeux qui sont au centre de cette première aventure d'un agent un peu plus spécial que les autres.
Passé un court temps d'acclimatation et la lecture d'un petit texte introductif expliquant les tenants de la société dans laquelle se déroule l'histoire, on se plonge avec plaisir dans cette première mission, découvrant au passage à quel type d'animal est attribué tel ou tel rôle. Le scénario de Desberg respecte les critères de l'aventure d'espionnage, mais en les assaisonnant d'une bonne dose d'humour. Les auteurs s'amusent avec Jack Wolfgang et on le ressent. Les dialogues jouent ainsi fréquemment sur les clichés associés à telle ou telle espèce animale. La sauce prend progressivement. On voyage beaucoup dans ce premier épisode, et les scènes d'action sont spectaculaires.
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Henri Reculé adopte, pour ses personnages, un dessin semi-réaliste souple et vivant, et réussit à donner à ses animaux une physionomie qui correspond bien à cette forme d'hybridation née d'une société partagée entre l'humain et l'animal. L'anthropomorphisme est de rigueur ! Le découpage est dynamique et cinématographique. On soulignera aussi le soin apporté aux décors des différentes villes où se déroule L'Entrée du Loup et le beau travail de Kattrin sur les couleurs.
Depuis Blacksad, la BD animalière ou semi-animalière retrouve, sous des déclinaisons très variées, les faveurs du public. L'arrivée de Jack Wolfgang dans la ménagerie se concrétise de manière fort sympathique. Espérons que le deuxième album de la série, Le Nobel du Pigeon, y renforcera sa présence.