
Cassio
Tome 8 : Le Peintre des morts
Scénario : Stephen Desberg
Dessins : Henri Reculé
Couleurs : Kattrin
Le Lombard
À travers les siècles
Aujourd'hui à Rome, l'archéologue Ornella Grazzi mène des recherches sur les circonstances mystérieuses de la mort de Lucius Aurélius Cassio, assassiné en 145 de notre ère. Alors qu'un milliardaire du nom de John Vegham engage Ornella et lui livre des informations sur une étrange momie entreposée au Louvre, Tesio, un inquiétant peintre, vend ses toiles macabres au Vatican. Ces scènes de supplices et de mort semblent surgies d'un sombre passé, comme celui de Cassio face à ses ennemis romains qui se rapprochent un peu plus de lui chaque nuit.
Comme nous l'avait confié Stephen Desberg en interview, l'odyssée de Cassio approche peu à peu de son dénouement. Et cela se ressent avec ce tome 8. En effet, alors que le scénariste avait tendance à multiplier les (vraies ou fausses ?) pistes dans les 2 albums précédents et à livrer des clés et indices à doses homéopathiques, Le Peintre des morts reserre l'intrigue et dévoile (enfin !) certains éléments essentiels à l'éclaircissement du "mystère Cassio". La structure même du scénario de cet album gagne en dynamique grâce à de plus nombreux allers-retours entre notre époque et la Rome antique, l'action se déroulant cette fois à parts égales entre les deux périodes.
Cette évolution permet d'apprécier davantage le dessin d'Henri Reculé, qui illustre ici une plus grande variété de situations et de plus nombreuses scènes d'action. Depuis Le Premier assassin, tome d'ouverture de la série, son trait réaliste classique n'a cessé de s'affiner et de gagner en souplesse et en élégance. Il est, en outre, très bien servi par les couleurs de Kattrin et nous offre, au passage, une des couvertures les plus réussies de Cassio.
Thriller historique aux frontières du fantastique, Cassio conserve, en tous cas, toute sa richesse et son originalité. Une série certes complexe mais qui mérite assurément le détour.