Mondo Reverso
Tome 2 : La bonne la brute et la truande
Scénario : Arnaud Le Gouëfflec
Dessins et couleurs : Dominique Bertail
Fluide Glacial
L'incroyable épopée mexicaine
Si Cornelia, devenue nouvellement shérife, et Lindbergh son mari potiche semblent mener maintenant une vie pépère, ce n’est que répit car bientôt la Shérife va devoir partir à la recherche du fils Thompson qui aurait été kidnappé par un cirque de Freaks. Autant dire que Lindbergh est jaloux et tente de rejoindre sa moitié. Vont s’en suivre des courses-poursuites endiablées au travers du Rio Grande où Cornelia va finir enterrée vivante, ne devant son salut qu’à la sorcière Yaqui. Quant à Lindbergh, il trouvera le moyen, après forces rasades de Mezcal, d’atterrir dans un harem. Arriveront-ils à retrouver Thomson, et au-delà leur couple résistera-t-il à toutes les tentations qui se présentent à eux ?
Le délire continue et c’est avec un plaisir non dissimulé que le lecteur retrouvera tous ces personnages aussi loufoques les uns que les autres dans un road-movie endiablé.
L’inversion des rôles homme/femme est encore plus en exergue dans ce deuxième tome, et les situations cocasses se multiplient, de la femme à barbe qui fume le cigare et joue du pétard, à l’homme soumis aux aléas de la gent féminine.
Le dessin de Dominique Bertail est toujours aussi efficace et sa couleur directe fait merveille. Si l’on peut penser dans les premières pages que la couleur bistre risque d’affadir le dessin, il n’en est rien et le lecteur va prendre à nouveau grand plaisir à se délecter de ses superbes décors mexicains. On sent à nouveau que le dessinateur a pris un réel plaisir à réaliser l’album. De Myrtille, le Blueberry en anglais, à l’héroïne de Paris 2119 que l’on retrouve dans le harem, les clins d’œil sont nombreux. Quant à l’autodérision, elle va jusqu’au dessinateur qui se retrouve sous les traits de Lindbergh.
Cet album s’avère aussi jubilatoire que le premier et on se prend à regretter qu’on ne retrouve pas ces singuliers personnages dans d’autres aventures.