Shahidas

Tome 2 : La 25e Note

Scénario : Laurent Galandon
Dessins et couleurs : Frédéric Volante

Bamboo, collection Grand Angle

Endoctrinement infernal ou céleste ?

Les théories du complot ne cessent pas d'inspirer les auteurs de bandes dessinées depuis les événements tragiques du 11 septembre 2001. Ainsi 9/11 de Jef, Corbeyran et Bartoll, Le Terroriste de Jean-Claude Bartoll et Pierapolo Rovero, Empire USA – Saison 1 de Stephen Desberg avec 5 dessinateurs, pour ne citer que quelques albums grands publics, respectivement chez les éditeurs 12 bis, Glénat ou Dargaud. Fidèle à son originalité, Grand Angle cherche à approfondir l’un des mécanismes d'un terrorisme se réclamant de l’Islam. Les Shahidas sont de femmes kamikazes capables de porter sur elles-mêmes les bombes qui tueront de nombreuses victimes.

L'inspecteur Mahmoud Sarraj est un flic consciencieux et têtu. Ayant perdu sa femme Tamimi, il a peu de temps à consacrer à sa jolie petite fille Yasmina. Il laisse son beau-père l’envoyer dans un camp de vacances au fonctionnement bien spécial. De fait, il traque le terrorisme de toutes ses forces. Mais ces résultats sont bien maigres. Pourtant les clés sont cachées dans son entourage immédiat…

Ce second volet du diptyque permet à Laurent Galandon d’expliquer comment de simples femmes ou même des enfants acceptent de devenir de redoutables martyrs dans l'espoir de retrouver une place auprès d’Allah. Ce côté pédagogique s’insère finement dans la trame de l’enquête qui à force d’opiniâtreté va déboucher enfin. Le final réserve une belle surprise scénaristique. Le dessin expressif de Frédérique Volante se concentre sur les personnages autour desquels tourne l’album, aux dépens - surtout dans la deuxième partie - des décors. A noter un procédé désormais classique de distinguer les scènes de flash-back sur fond noir, ici avec une impression floutée par un ancrage plus léger et un filtre appliqué sur les couleurs sobres.

Un diptyque pertinent sur un sujet délicat.