Le Désespoir du Singe
Tome 2 : Le Désert d'épaves
Scénario : Jean-Philippe Peyraud
Dessins : Alfred
Couleurs : Delf
Delcourt, collection Conquistador
Invitation au détour
Après une Nuit des lucioles inquiétante, dans laquelle Jean-Philippe Peyraud et Alfred mettaient en scène un univers totalitaire et violent, au moment d’une révolution sanglante, où quelques individus essayaient de vivre sans perdre leur humanité, voici un Désert d’épaves qui mérite un grand détour.
L’album s’ouvre dans une ambiance encore plus lunaire que certaines ambiances du premier opus. Les deux complices glissent une petite anecdote distrayante, mais, pour le reste, l’histoire s’assombrit toujours plus, et rien ne semble pouvoir égayer le sort de nos héros qui ont fui vers d’autres cieux si tant est qu’ils réussissent à survivre, ni celui des leurs restés dans le pays soumis à la dictature. Heureusement, dans ce monde en plein chaos, la résistance s’organise. Les auteurs glissent une digression sur le rôle de l’artiste : dessiner, en l’occurrence le saisissant désert d’épaves, pour ne pas oublier.
Le tome 1 avait attiré l’attention, le tome 2 confirme : le scénario de Peyraud tient en haleine, et le dessin d’Alfred est particulièrement expressif. L’une des forces de cette série est peut-être, au-delà des détails pouvant renvoyer à une situation réelle précise, d’évoquer toutes les dictatures.