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La fille de l'Exposition universelle - Tome 1 : Paris - 1855, par Jack Manini, Etienne Willem (Grand Angle)

La fille de l'Exposition universelle

Tome 1 : Paris - 1855

Scénario : Jack Manini
Dessins : Etienne Willem
Couleurs : Tanja Wenish

Grand Angle

Tuez l'empereur !

Mai 1855 – Alors que Napoléon III va inaugurer à Paris l'Exposition universelle, sa maîtresse Maria Zambelli est retrouvée pendue au pont de l’Alma. Elle a refusé d’empoisonner l’empereur et l’a payé de sa vie. Malgré sa mort, les complotistes ne désarment pas et jettent leur dévolu sur un autre proche de l’empereur : le colonel Ferrrand. Ils enlèvent sa femme, une princesse algérienne, pour le forcer à accomplir le régicide. Le colonel va alors faire appel à Julie Petit-Clou. Elle a 12 ans et des dons de divination.

Alors que nous vous présentions il y a peu un album ayant pour toile de fond l'Exposition universelle de 1958 à Bruxelles, Jack Manini et Etienne Willem nous proposent de remonter le temps pour découvrir celle de Paris en 1855 avec ce premier tome de La fille de l'Exposition universelle. Cette fille, c'est Julie Petit-Clou. Elle semble posséder des pouvoirs de voyance et vit avec sa mère et son chenapan de petit frère, Alphonse, dans une roulotte parquée non loin de l'entrée de l'événement. La capitale est en chantier, la France vit la révolution industrielle. L'empereur Napoléon III veut montrer au monde un pays en plein renouveau, mais un complot vise à son assassinat.

Dès les premières pages, on est captivé par ce contexte historique étonnant. L'Exposition universelle rassemble des inventions novatrices et...quelques inventeurs pittoresques. Les auteurs nous présentent avec Julie et sa petite famille des personnages directement attachants, et l'intrigue imaginée par Jack Manini,, bien amenée, monte en suspense et en puissance au fil de la lecture, dépassant finalement le cadre de l'Exposition pour évoquer la présence de la France en Algérie et la guerre de Crimée. Le duo aime ses héros et nous le fait aisément partager grâce à un scénario habilement construit, riche en péripéties et en retournements de situations. L'humour est cependant bien présent, asuré notamment par les réparties d'Alphonse.

On retrouve avec plaisir le dessin d'Etienne Willem, décliné selon un découpage soigné et esthétique, dans une BD non "animalière", ou plutôt on le redécouvre, sous un encrage davantage traditionnel, et c'est une excellente surprise. Son trait est souple, ses personnages sont fort vivants et le dessinateur ne rechigne ni devant telle ou telle scène spectaculaire ni devant les décors impressionnants de l'Exposition. Son travail est bien servi par les belles couleurs de Tanja Wenish. Mention spéciale, aussi, pour l'image de couverture. L'album est complété d'un intéressant dossier historique.

Passerelle entre le monde des esprits et celui des vivants, on retrouvera Julie Petit-Clou de 1855 à 1937 dans cette série qui explorera, à chaque album, les grandes Expositions universelles de Paris, autant de cocktails de l’air du temps, miroirs grossissants qui émerveillent et déchainent les passions jusqu’au crime. Avec ce premier tome très réussi, voilà un programme particulièrement prometteur !  

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Pierre Burssens
18/07/2018