Alix senator

Tome 8 : La cité des poisons

Scénario : Valérie Mangin
Dessins : Thierry Démarez
Couleurs : Jean-Jacques Chagnaud

Casterman

L'amour, la guerre...

11 av. J.C., Malgré son deuil, Alix est envoyé par Auguste dans la cité de Pétra. Sur la route, Alix et Enak ont bien du mal à ne pas penser à ceux qu’ils ont laissés derrière eux... Mais voilà qu’apparaît l’intriguant Alexandre, fils du ministre Syllaios, pour les guider à travers la ville. Entre le cynique Syllaios qui complote pour entraîner Rome dans sa prise de pouvoir et la reine Hagirû bien décidée à rallier le sénateur à la cause royale Alix se doit de rester vigilant dans la cité aux milles poisons.

La cité des poisons marque le début d'une nouvelle aventure pour Alix et ses compagnons. Valérie Mangin entraîne ceux-ci dans un quasi huis-clos au coeur de la facinante Pétra, capitale cachée du royaume de Nabatène. Le Ministre Syllaios projette de renverser le roi Obodas et compte bénéficier de l'appui de Rome si cela aboutit.

La tension est présente dès les premières planches, alors qu'Alix, Enak et Titus sont marqués par la dispartition de Khéphren (voir La puissance et l'éternité), et ce suspense va se renforcer tout au long de l'album, à travers des faux-semblants, jeux d'influences et menaces à peine voilées. A tel point que le héros créé par Jacques Martin, à plusieurs reprises, semble douter du bien-fondé de sa mission. Titus, de son côté, amoureux, impétueux, se trouve malgré lui impliqué dans ces intrigues...

Valérie Mangin développe progressivement une histoire construite comme une mécanique de précision. Plus d'une fois, comme Alix, le lecteur en vient à douter des agissements de tel ou tel personnage, et dans un tel contexte la question ami ou ennemi ne trouve pas forcément de réponse.

Comme à chaque fois depuis le début de la série, le cadre historique est scrupuleusement respecté et restitué en fonction des connaissances actuelles. Et puis il y a Pétra, dont les beautés étaient célébrées dès l'antiquité et qui, avec son mystérieux marché aux épices et aux poisons, constitue bien plus qu'un décor pour ce nouveau récit.

Des lieux que recrée magnifiquement, en images, Thierry Démarez. Le dessinateur se surpasse dans cette Cité des poisons et signe des planches absolument somptueuses sur lesquelles on a beaucoup de plaisir à s'attarder. Décors, costumes, détails, ce huitième épisode d'Alix senator nous offre du grand spectacle, remarquablement servi par les couleurs et lumières de Jean-Jacques Chagnaud. De quoi attendre avec impatience et curiosité Les spectres de Rome, tome 9 déjà annoncé !