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Complainte des landes perdues - Les sorcières - Tome 2 : Inferno, par Jean Dufaux, Béatrice Tillier (Dargaud)

Complainte des landes perdues - Les sorcières

Tome 2 : Inferno

Scénario : Jean Dufaux
Dessins et couleurs : Béatrice Tillier

Dargaud

Réveiller l'innomable

Les sorcières se révoltent : elles refusent que Brynia, l'une des leurs, s'allie à la reine et aide son fils Elgar à devenir le prochain roi. Elles sont convaincues que c'est Vivien, le bâtard du roi, l'être choisi par l'Inferno Flamina, qui doit monter sur le trône. De colère, Sanctus tue Brynia. La soeur de cette dernière, qui réside au château, décide alors de se venger. Elle fomente un plan terrible : réveiller Tête noire, cette créature dont la seule évocation faisait trembler chaque être vivant. 

Alors que l'on apprenait, il y a peu, que Paul Teng assurerait la mise en images du prochain cycle de la Complainte des landes perdues, on retrouve avec plaisir le dessin extrêmement fouillé de Béatrice Tillier pour le deuxième volet des Sorcières. Jean Dufaux continue à développer un univers dont il a défini les bases avec Sioban, premier tome d'un premier cycle dessiné par Rosinski et paru voici plus de 25 ans déjà. A l'époque, la (dark) fantasy était loin de rencontrer l'engouement actuel, et l'intrigant parfum de mystère et d'ésotérisme perceptible dès cet album a persisté jusqu'à aujourd'hui, tout particulièrement dans ce cycle des Sorcièresle surnaturel occupe le premier plan.

L'intrigue esquissée dans Tête noire se précise dans ce sombre Inferno riche en rebondissements, et on apprend beaucoup de choses sur les origines du monde dans lequel se déroule la Complainte (ce cycle constituant un prequel des autres) et ses enjeux. Déjà, le mal est au coeur de l'amour et l'amour est au coeur du mal. Plus encore quand  la magie fait irruption dans des complots de cour et que des sorcières, de leur côté, déplacent les pions à leur manière sur l'échiquier du pouvoir pour atteindre leurs objectifs.


La couverture de l'album N/B

Le scénario de Jean Dufaux dissipe quelques brumes ce qui nous vaut un album vraiment prenant où souvent les notions de bien et de mal se côtoient et parfois se confondent. Les personnages féminins sont mis à l'honneur en de nombreuses nuances. Le cliffhanger de la dernière page laisse, lui, présager d'une suite...endiablée à découvrir dans le prochain tome Regina obscura.

Le dessin de Béatrice Tillier nous entraîne dans des atmosphères tantôt féériques tantôt oppressantes, et chacune de ses cases démontre un extraordinaire souci du détail. Un aspect que l'on peut particulièrement apprécier dans une édition limitée, en noir et blanc, disponible chez le même éditeur. De quoi découvrir aussi, l'imposant travail réalisé par la dessinatrice, notamment dans ses différences d'encrages et la place accordée, dès cette étape, à ce qu'apportera la couleur. 

Certes, trois années séparent Inferno de Tête noire, mais dès sa première planche, on comprend pourquoi et, au vu du résultat, on ne peut que s'incliner !

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Pierre Burssens

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Pour en savoir plus : Le blog de Béatrice Tillier

14/01/2019