Charlotte impératrice

Tome 2 : L'empire

Scénario : Fabien Nury
Dessins : Matthieu Bonhomme
Couleurs : Delphine Chedru

Dargaud

Au Mexique

Depuis son mariage avec Maximilien d'Autriche, Charlotte va de désenchantements en désillusions. Sa vie conjugale réduite à néant, elle mise son va-tout sur la couronne du Mexique. À leur arrivée à Veracruz, le couple impérial découvre un pays exsangue, bien loin d'être pacifié par les troupes françaises. Ils doivent faire face à la défiance des élites locales bien décidées à tirer parti de la faiblesse de caractère de Maximilien pour préserver leurs intérêts.

En arrivant au Mexique, Charlotte et Maximilien posent le pied dans un pays en proie au chaos. Le pouvoir est morcelé entre les politiques, l'armée et le clergé. Et du côté de la population, alors que s'amplifie le souffle révolutionnaire de Juarez, de nombreuses tensions existent entre indiens et Mexicains. Progressivement, Maximilien se désintéresse de sa mission et c'est Charlotte, impératrice, qui en assume la charge, au sein d'une cour où ses initiatives déplaisent et où se nouent de nombreuses intrigues.

La princesse et l'archiduc, premier tome de la série, avait à juste titre recueilli les suffrages tant du public que de la critique. Nul doute qu'il en sera de même pour L'empire. En effet, Fabien Nury équilibre avec talent faits historiques authentiques et dimension romanesque. En développant la psychologie de ses personnages, profondément humains tant dans leurs qualités que leurs défauts, il nous fait partager l'étonnement de Charlotte lorsqu'elle découvre un pays qui a tout d'un autre monde comparé aux cours européennes, et ses questionnements quand elle en découvre les rouages. De quoi pousser la jeune femme à agir, à décider, alors qu'un mari pour le moins volage s'éloigne de plus en plus de son épouse et de ses obligations.

Matthieu Bonhomme signe à nouveau des planches remarquables, passant des spectaculaires fastes de la cour à des scènes plus intimistes. Son dessin excelle, notamment, à retranscrire le ressenti des personnages. Il réussit, de plus, grâce à son trait et à son découpage, à donner suffisamment de vie à des scènes relativement statiques (discussions, négociations...) pour que celles-ci ne soient jamais ennuyeuses. A souligner aussi le beau travail de Delphine Chedru sur les couleurs qui restituent le contraste des différentes ambiances du récit.

Charlotte impératrice est décidément, comme le confirme ce deuxième tome, une série historique haut de gamme !