Niklos Koda

Tome 14 : Le Spiborg

Scénario : Jean Dufaux
Dessins : Olivier Grenson
Couleurs : Benoit Bekaert

Le Lombard

Le diable vient de passer...

En possession du terrible VIe Livre, Niklos Koda est arrivé à l’ashram de Zankar. Son objectif est d’y rencontrer Aldar Khan, le seul capable de l’aider à déchiffrer les arcanes de l’ouvrage et de lui permettre ainsi de franchir le pont entre magie blanche et magie noire, pont sur lequel veille le Spiborg. Jamais il n’a été aussi près de maîtriser cette redoutable entité diabolique. S’il y parvient, il deviendra le sorcier le plus influent de tous les temps... Consciente du danger mortel que lui fait encourir sa folle ambition, Séléni entreprend d’empêcher son père de commettre l’irréversible. 

On sent l'épilogue proche, pour Niklos Koda, et, effectivement, ce 14e album est annoncé comme l'avant-dernier de la série créée en 1999 par Jean Dufaux et Olivier Grenson. Le fantastique y a progressivement gagné en importance pour donner lieu, depuis quelques albums, à d'étonnants affrontements entre magiciens avides de posséder les pouvoirs de ce très mystérieux VIe livre et de maîtriser son "gardien", le Spiborg.

L'univers développé par Jean Dufaux pour Niklos Koda demande à se laisser apprivoiser et s'attirera difficilement les suffrages des esprits cartésiens, mais au-delà de cet obstacle, force est de reconnaître le talent et la maîtrise du scénariste. En effet, à l'image de ses héros, Dufaux parvient à conserver un solide fil conducteur dans le labyrinthe d'énigmes, de sorts et de rencontres inquiétantes qu'il construit. Mieux, on y accompagne Niklos Koda et, dorénavant, sa fille Seleni, lancée à sa recherche. Tout est possible dans leur cheminement, et pourtant on les suit aisément, hameçonnés par une intrigue aujourd'hui baignée d'une sensation d'inéluctable.

Olivier Grenson donne corps à ces atmosphères tantôt "simplement" étranges, tantôt effrayantes. La progression des personnages est à la fois intérieure et géographique, et le dessinateur excelle à restituer ces deux aspects de son trait élégant et précis. Chaque personnage est porteur de mystères, et les paysages traversés semblent leur faire écho. 

Le Spiborg comblera donc les amoureux de cette série très particulière, en attendant, pour connaître son dénouement, que tombe Le dernier masque.