Undertaker
Tome 4 : L'Ombre d'Hippocrate
Scénario : Xavier Dorison
Dessins : Ralph Meyer
Couleurs : Caroline Delabie et Ralph Meyer
Dargaud
Donner la vie, donner la mort...
Gravement blessée, Rose a accepté de suivre L'Ogre de Sutter Camp, alias Jeronimus Quint, dans l'espoir qu'il la soigne. À leurs trousses, Jonas Crow et Lin, bien décidés à sauver leur amie et à régler une fois pour toutes son compte au monstrueux chirurgien. Mais comment arrêter un homme dont le génie maléfique lui permet de transformer chaque patient innocent en un complice mortel contre l'Undertaker ?
Second volet du diptyque de l'Ogre de Sutter Camp, et la traque continue de plus belle pour l'Undertaker, à la poursuite de Jeronimus Quint, chirurgien psychopathe qui a enlevé Rose. Notre fossoyeur préféré bénéficie d'un soutien aussi solide que pittoresque avec la présence de l'étonnante Lin, au sujet de laquelle on apprend plus dans cet épisode, et qui, d'une certaine manière, va faire sienne la quête de Jonas Crow.
On comprend que la construction d'un scénario sur une "simple" poursuite tout au long d'un album soit difficile. Xavier Dorison surmonte doublement cette difficulté puisque l'entièreté de l'action de L'Ombre d'Hippocrate se déroule elle aussi sur les traces de Quint. La tension y est permanente et on ne s'y ennuie jamais, l'auteur jalonnant son récit linéaire de nombreux rebondissements et retournements de situation. En effet, grâce aux redoutables capacités de manipulation du médecin fou, c'est un troublant jeu de miroirs qui s'instaure entre gibier et chasseur. Un jeu auquel n'échappe pas le lecteur, qui en viendrait presque à douter. Les personnages de Lin, Rose et même de...Jed le vautour voient leurs rôles renforcés, même si la fin de l'aventure approche pour certains. Quant à Jéronimus Quint, il restera longtemps dans les mémoires tant les auteurs parviennent à lui donner une personnalité effrayante et délirante.
Ralph Meyer démontre une nouvelle fois dans son dessin sa maîtrise de cet univers. Sa mise en image réaliste et efficace, que l'on pouvait inévitablement rapprocher de certains incontournables du genre lors des débuts de la série, s'est imposée et a gagné en personnalité. Les nombreuses scènes nocturnes, notamment, que comporte cet album, permettent d'apprécier son encrage impressionnant et son travail sur les ombres et les lumières, bien soutenu par ses couleurs et celles de Caoline Delabie.
Assez curieusement, alors que L'Ombre d'Hippocrate ne constitue tout de même que son 4e album, on a l'impression de chevaucher depuis longtemps déjà au côté de l'Undertaker sur les pistes de l'Ouest. Un bon signe pour la série, puisqu'il s'agit peut-être là de l'apanage des classiques...