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L'art de mourir, par Raule, Philippe Berthet, collection Ligne noire (Dargaud)

L'art de mourir

Scénario : Raule
Dessins : Philippe Berthet
Couleurs : Dominique David

Dargaud, collection Ligne noire

Les secrets d'Emma

Policier à Paris, Philippe Martin vit seul depuis que Sophie l'a quitté, il y a vingt-cinq ans. Sa solitude est telle que son existence entière tourne autour de son travail – un travail dans lequel il est reconnu aussi bien pour son efficacité que pour son sérieux à toute épreuve. Un jour, un appel de la police catalane le conduit à Barcelone, à titre privé. Emma, historienne de l'art et grande spécialiste de l'oeuvre d'un ami de jeunesse de Picasso, vient de se donner la mort ; or tous les indices laissent penser que Philippe est le père de la jeune femme... Mais s'il s'agit bien de la fille de Philippe Martin, le suicide en est-il vraiment un ? Une enquête bouleversante entre bas-fonds et haute société, menée tambour battant par un policier bien décidé à comprendre ce qui est arrivé à Emma, au risque de se perdre dans un labyrinthe sans issue...

La collection Ligne noire, dédiée à Philippe Berthet et dans laquelle celui-ci accueille différents scénaristes nous permet de voyager. Après la Suède de Motorcity avec Silvain Runderg, c'est à Barcelone, emmenés par Raule (Jazz Maynard, Arthus Trivium, Isabellae) que nous suivons une enquête personnelle menée par un policier qui, potentiellement, ne serait autre que le père de la victime. Derrière une couverture-choc, c'est en partie dans le monde de l'art que nous conduit l'itinéraire de Philippe Martin, mais dans cet univers, il n'est pas toujours nécessaire d'avoir recours à des vernis spéciaux pour que des craquelures apparaissent sur les plus beaux tableaux.

On suit ainsi le policier, parfois flanqué d'un taximan philosophe, passant par la haute bourgeoisie fortunée avant de se confronter à un impressionnant gang chicano aux visages tatoués. Comme l'explique le scénariste en avant-propos, il tenait à faire découvrir à Philippe Berthet une Barcelone éloignée des guides touristiques et l'enquête, outre des indices, permet aussi au lecteur de découvrir ses décors.

Le scénario de L'art de mourir est efficace et bien construit. Tout juste s'interrogera-t'on quant à la relative froideur du héros, mais jusqu'à la dernière planche Raule prend le soin de laisser planer un doute quant à sa paternité.

Quant au dessin de Philippe Berthet, il répond idéalement à la précision de l'intrigue. Le talent de l'auteur n'est plus à démontrer et une fois de plus, on mesure le travail effectué par un grand de la BD sur le cadrage de chaque case, la construction de chaque planche, la qualité du trait...  Autant d'éléments qui participent à une sensation de finition exemplaire et de parfaite homogénéité pour ce polar en one-shot de 64 pages.

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Pierre Burssens

Dans la même série :

Motorcity, par Sylvain Runberg, Philippe BerthetPerico - T1, par , Philippe BerthetLe crime qui est le tien, par Zidrou, Philippe Berthet

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18/09/2018