Aristophania
Tome 2/4 : Progredientes
Scénario : Xavier Dorison
Dessins et couleurs : Joël Parnotte
Dargaud
Attaque
Basile, Victor et Calixte ont enfin retrouvé leur mère, Adèle Francoeur, mais dans un état très inquiétant. Le Roi banni l'a privée de son Azur et l'a recouverte de Calamyrhs, catalyseur puissant empêchant l'énergie de regagner son corps. L'état d'Adèle n'est cependant pas l'unique préoccupation d'Aristophania : la puissance des Calamyrhs inquiète le royaume d'Azur. Avec une telle arme en sa possession, le Roi banni pourrait aisément gagner la guerre qui se profile. La destruction de ce pouvoir devient donc essentielle et seule la Source Aurore pourrait contrecarrer ses plans et sauver la mère des enfants. Aristophania en est convaincue : l'un d'eux pourrait trouver cette source. Mais la Reine d'Azur ne lui laisse que sept jours pour réaliser un tel miracle...
Le royaume d'Azur, tome 1 de cette série de Dorison et Parnotte nous avait offert une très belle entrée en matière en installant l'intrigue et les personnages principaux de l'histoire, et notamment l'aussi surprenante qu'attachante Comtesse Aristophania Bolt. Progredientes nous plonge cette fois au coeur de l'histoire, en dévoilant progressivement l'origine du royaume d'Azur et de ses gardiens dont fait partie cette héroïne peu conventionnelle qui évoque parfois une Mary Poppins pleine de noblesse. On comprend mieux, ainsi, les enjeux de la guerre conduite par le Roi banni et ses sbires, un conflit plus ou moins marqué qui a traversé les siècles. Le Fantastique occupe ainsi davantage de place dans Progredientes que dans son prédécesseur.
Xavier Dorison construit son scénario avec finesse et intelligence. Rien n'y est gratuit. Ainsi, le lecteur, comme Basile Victor et Calixte, peut, par exemple, être conduit vers la solution aux exercices imposés par Aristophania à ses trois apprentis par tel ou tel détail du dessin ou des dialogues. De même, la philosophie de vie d'Aristophania ne peut laisser insensible, certaines de ses phrases trouvant parfaitement leur résonance dans notre quotidien hyper-matérialiste alors que le récit est sensé se dérouler en 1900...
Le dessin de Joël Parnotte constitue l'écho idéal du scénario et démontre une remarquable justesse tant dans des scènes spectaculaires, de grands décors, que dans des séquences plus intimistes dans lesquelles l'association du trait et de l'histoire offre une place de choix aux émotions et sentiments. On soulignera aussi le beau travail effectué sur les couleurs et lumières qui nous entraîne de la Provence ensoleillée à des atmosphères nettement plus sombres et inquiétantes.
On se laisse facilement -et volontiers- hameçonner par le cliffhanger final, impatient que l'on est déjà de pouvoir prolonger notre immersion dans cet univers de french Fantasy haut de gamme... et notre plaisir de lecture ! Un must !