Jakob Kayne

Tome 2 : Le maître de l'oubli

Scénario : Sylvain Runberg
Dessins : Mateo Guerrero
Couleurs : Javi Montes assisté de Ludwig Olimba

Le Lombard

Omeykhims

Pour la première fois, les pouvoirs du Mange-mémoire ne seront pas au service d'une guérison. Victoria a été emmenée de force par le sultan des Omeykhims et Jakob va tout tenter pour la sortir de ses griffes… Au grand dam de son frère, qui y voit une atteinte à leurs traditions.

C'est à nouveau dans un redoutable guêpier que se plonge Jakob Kayne. En effet, alors qu'il pénètre, déguisé, dans Izmir, la capitale des Omeykhims, il est loin d'imaginer qu'un coup d'état visant à renverser le sultan Soleman se prépare, mené par Akan, le chef des janissaires. Un élément, parmi d'autres, qui va compliquer la mission du Mange-mémoire et la rendre plus dangereuse encore. Surtout que le riche marchand de parfum batave pour lequel se fait passer notre homme a attiré l'attention d'un groupe de brigands, alors que pendant ce temps, son frère Samuel est au prise avec d'étranges créatures...

L'exfiltration semble décidément une spécialité de Jakob Kayne, puisqu'après avoir fait sortir Victoria de La Isabela, c'est à Izmir, et dans des circonstances encore plus périlleuses qu'il reprend l'exercice. Mais la donne est différente. En effet, si dans le tome précédent l'aspect uchronique de l'aventure l'emportait, le fantastique est davantage présent dans ce nouvel album, avec un environnement dans lequel évoluent notamment des serpents géants et les surprenants guerriers néréides, qui semblent apparentés à des sirènes. L'aventure, les enjeux et le rythme de l'intrigue la font pencher vers la fantasy, mais on apprécie de la voir se dérouler dans un autre univers que le pseudo-médiéval classiquement associé au genre.

Sylvain Runberg met habilement en place les pièces d'un scénario mené tambour battant qui laisse peu de place au héros -et au lecteur- pour souffler. Le récit privilégie l'action et cette dernière se révèle souvent très spectaculaire alors qu'elle se déroule dans une ville que l'on devine labyrinthique.

Mateo Guerrero porte l'ensemble en images avec beaucoup d'efficacité. Le dessinateur a jadis tâté des comics et cela se ressent dans les scènes d'action, alors que d'autre part il nous donne envie de flâner dans ses grands décors. Les couleurs de Javi Montes assisté de Ludwig Olimba participent à l'ambiance de cet album qui peut presque se lire comme un one-shot. Auteurs et maquettiste ont à nouveau concocté au Maître de l'oubli une couverture hors du commun.

Evasion garantie !